Beaucoup de comptes rendus de concerts en retard, en attendant d'écouter des nouveautés musicales. Le weekend du 14 juillet, nous sommes partis avec maman à Bristol, loin des réjouissances nationales et du sempiternel défilé de démonstration de nos forces françaises. Nous sommes tombés en plein festival, le Bristol Harbour Festival. La soirée d'ouverture, la seule payante, rassemblait une belle affiche, avec Django Django suivi des écossais de Belle and Sebastian, tout ça en plein centre-ville, sur une scène montée exprès pour l'occasion et tournant le dos au port. Étant en vadrouille toute la journée, nous avions dans notre sac quelques victuailles du cru, histoire de tenir le coup, surtout avec cette chaleur qui montera crescendo tout le weekend, atteignant à la fin des températures jamais atteintes ou presque là-bas. Bref, comme dans beaucoup de festival désormais, toute forme de nourriture et de boisson était prohibée sur le site. On a juste eu le temps de prendre nos jambes à notre cou et de repasser déposer nos trésors culinaires à l'hôtel. Le pire dans l'histoire, c'est que l'interdiction était de principe parce que la fouille fut plus que légère. Mais bref, nous réussîmes la performance de ne rater aucune seconde du premier concert de la soirée, celui des londoniens de Django Django. Le public était plutôt âgé, donc sans doute venu plutôt pour Belle and Sebastian. C'est la première fois qu'on voyait en live Django Django et ce fut une excellente première, avec une belle montée en puissance, même si d'emblée on a pu apprécier leur maîtrise avec un rythmique et des percussions impressionnantes. Sous leurs airs à la cool, le groupe est appliqué et très pro. On connaît surtout leur premier album éponyme mais les autres morceaux sont tous bons. Voilà une formation qui a su se faire une place avec un son rien qu'à lui. Une belle gageure.
La constance, ce n'est plus l'apanage des écossais qui arriveront ensuite sur scène. Depuis qu'Isobel Campbell voire que l'autre Stuart, David ont quitté le groupe au début des années 2000, juste après le trop sous-estimé et pourtant magnifique "Fold your hands child, you walk like a peasant", leur musique est devenue de plus en plus lisible pour devenir sur l'indigent nouveau disque "A bit of precious" qui porte très mal son nom, presque banale. Heureusement pour nous, ils ne joueront que peu de chansons de cette dernière production. En regard des vieux titres devenus depuis des amis pour la vie tels que "Dog on wheels", "Lazy Line Painter Jane", "Get me away from here, i'm dying", "Losing It", "The boy with the Arab strap", "Sleep the clock around" ou le parfait final "Judy and the Dream of horses", ils ne font pas illusion. Stuart Murdoch a perdu son inspiration. Fini le temps du timide adolescent mal dans son peau qui, jeune adulte, se remettait à peine de sa maladie chronique du sommeil. Aujourd'hui, c'est un quinquagénaire sûr de lui, blagueur, sur scène comme à la maison. Si le rythme de leur concert y a sans doute gagné, leur musique ressemble à une pop facile, tant d'un point de vue mélodique que d'un point de vue des paroles souvent simplistes. On ne boude tout de même pas notre plaisir, heureux de profiter de ce beau moment en leur compagnie. La musique, le soleil, le cadre, tout était réuni et ce n'est pas quelques facilités passagères qui auraient pu changer la donne.
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