Comment est-ce possible que je n'ai pas encore parlé de BC Camplight, alias Brian Christinzio ? Ce "The Last Rotation on Earth", au titre un poil apocalyptique, est déjà son sixième album et le style du monsieur semble expressément fait pour me plaire, étonnant mélange de mélodies déchirantes, d'humour décalé, de sons un peu barrés, saupoudré d'une couche de kitsch et de grandiloquence assumés. Il faut dire qu'il y avait eu une occasion manquée, un hiver, à la Route du Rock, alors qu'il devait jouer le même soir que la divine Anna Calvi. Annulation de dernière minute et l'obligation de patienter car l'organisation du festival n'avait pas eu le temps de trouver un remplaçant. Pas l'idéal pour que le courant passe bien entre nous. Depuis, j'avoue que je suis quand même la carrière du gaillard, avec notamment un précédent disque plutôt bon, "Shortly After Takeoff" qui lui avait même valu les honneurs du Guardian qui n'avait pas hésité à parler de chef d'oeuvre. Pourtant, je ne sais pas, je trouvais qu'il manquait encore quelque chose, une constance dans l'excellence sur la longueur de l'album.
Cette fois-ci, j'ai l'impression qu'on y est vraiment. Pas de baisse de régime : neuf titres, neuf ambiances et des arrangements variés, subtils. Le propos est comme son nom l'indique sombre avec dès la fin de la superbe première chanson éponyme, une explosion, synonyme de fin du monde ? Voilà en tout cas un grand disque de pop intelligente comme on entend que trop rarement, qui n'a au final qu'un défaut, celui d'être trop court. Comme cette dernière rotation de la terre qu'on voudrait interminable.
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