Impossible de ne pas parler d'un disque de PJ Harvey. Il y a des artistes comme ça, qui resteront toujours gravés en nous, au plus profond. Même s'il n'est plus vraiment question de surprise. Fini le temps béni de la découverte, des chefs d'oeuvre ? Pas si certains, tellement ceux-ci ont jalonnés la carrière exemplaire de l'anglaise : "To Bring You My Love", "Stories From The City, Stories From The Sea" ou "Let England Shake" pour ne citer que 3 jalons indispensables. "I Inside The Old Year Dying" ne fera sûrement pas partie de ceux-là. Il montre malgré tout l'exigence intacte de la chanteuse : encore un disque qu'il faudra user et abuser pour en goûter l'unique saveur. Car sans révolutionner son style, PJ Harvey continue d'avancer à son rythme - 7 ans depuis le dernier véritable album - loin des modes, avec les mêmes compagnons, les fidèles John Parish et Flood. Et puis la présence de tous un tas de sons étranges, des voix d'enfants, celles des acteurs Colin Morgan et Ben Wishaw. Et sans jamais faire deux fois le même disque, elle réussit l'exploit de ne jamais en faire un mauvais.
Ce dernier est fortement inspiré de "Orlam", son recueil de poèmes paru en 2022, écrit dans un langage qui n'appartient qu'à elle, mélange de mots imaginaires et du dialecte de sa région natale, le Dorset anglais. "I Inside The Old Year Dying" est à l'image de ce comté, son climat brumeux, son magnifique littoral, ses villages où le temps semble s'arrêter. Ceux qui voudraient entendre encore un nouveau "Dry" ou un nouveau "Rid of Me" seront déçus, forcément. Mais Harvey a délaissé ce style brut, cru, punk, depuis des lustres. Elle a grandi, faisant fi des modes, des attentes du monde extérieur. Et c'est finalement cette intégrité et la qualité renouvelée de son oeuvre qui ont fait, que nous restons fans de la chanteuse, de sa personnalité, depuis tout ce temps.
Merci, Voici une belle chronique !
RépondreSupprimerDix album et rien à jeter, des hauts et des bas mais même son plus mauvais disque enterre la concurrence, c'est clairement une reine dans son domaine.
RépondreSupprimerMerci pour cette chronique. De PJ Harvey j'aime "A placed called home", et plus récemment "The orange monkey" ou encore "The wheel". J'avais bien aimé ce dernier album et ce qu'elle en avait fait sur la scène de Rock en Seine. Alors oui cette album n'est pas forcément le plus entrainant, mais les chansons s'enchainent bien, avec une musique ciselée au cordon ! Ca me fait un peu penser à Nick Cave, en moins torturé, plus aéré. Elle passe prochainement à Paris et c'est déjà complet ! Dommage, j'aurais bien aimé l'écouter sur scène.
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