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ANOHNI and The Johnsons - My Back Was A Bridge For You To Cross


Cette semaine, une fois n'est pas coutume, les sorties importantes se basculent au portillon. En effet, la période n'est souvent pas propice aux nouveautés culturelles. L'été, généralement, hormis les festivals, point de salut pour la culture, sauf que c'est de moins en moins vrai. La preuve, au cinéma, on assiste depuis quelques années à la sortie de quelques blockbusters et même de films d'auteur importants pendant la période estivale. Pour la musique, c'est pareil, avec les nouveaux disques de PJ Harvey et de Anohni la même semaine, histoire qu'ils puissent nous suivre au moins pour les deux mois à venir. Pour ceux qui n'auraient pas suivi, Anohni, c'est le nouveau nom de Antony Hegarty, depuis que celui-ci a changé de sexe pour devenir une femme en 2015. "My back was a bridge for you to cross" est son premier disque avec son groupe, The Johnsons depuis 2010, et on y retrouve cette soul précieuse à la puissance émotionnelle intacte. Ce nouvel album est peut-être son plus accessible, son plus direct, mais pas son moins passionnant. 

Sur la pochette une fois de plus évocatrice, il s'agit de Marsha P. Johnson, femme trans, icône LGBT New-Yorkaise des années 60 à sa mort le 6 juillet 1992. Presque 31 ans jour pour jour plus tard, Anohni poursuit au travers de ce nouveau disque le même combat politique de défense des droits pour les minorités sexuelles. On retrouve quelques titres particulièrement saisissants comme "Scapegoat" - véritable morceau de bravoure de l'oeuvre - ou "Rest", aux furieuses guitares finales. "It must change" déclame-t-elle simplement dès la première chanson. Assurément. Et si ça n'est pas le cas ou pas assez vite, on aura au moins cette musique pour s'en persuader.  




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