Après le nouveau disque de PJ Harvey, voici le nouveau Blur, huit ans après "The Magic Whip". Nous voici repartis dans nos années 90, nos années de jeunesse, nos années de découvertes tous azimuts, nos premiers émois musicaux. Pour être tout à fait honnête, PJ Harvey et Blur faisaient partie de mes artistes préférés, mais pas forcément en tête de liste. Aujourd'hui, ils sont de ces valeurs sûres qui égrènent leurs albums au compte goutte, parce qu'ils n'ont plus besoin de se faire connaître, parce qu'ils savent se faire désirer, faire que leurs sorties deviennent des événements. Damon Albarn est depuis le début des années 90, une personnalité assez omniprésente de la scène musicale anglaise. Son autre groupe Gorillaz est devenu aussi connu que Blur, même plus pour les jeunes générations. Il y a aussi The Good, The Bad and The Queen, pour les plus âgés, qu'il a formé avec l'ancien batteur attitré de la légende Fela Kuti, inventeur de l'afro-beat, Tony Allen, disparu il y a quelques années, l'ancien bassiste du Clash Paul Simonon et l'ancien guitariste de The Verve, Simon Tong. Bref, Albarn balaie large, sans parler de ses quelques albums solo et autres collaborations diverses, et il paraît bien difficile d'avoir réussi à le contourner depuis tout ce temps.
"The Ballad of Darren" est l'occasion pour les anciens rivaux de Oasis de se retrouver et de repartir pour une tournée - une nouvelle est prévue en 2024 ? Mais qu'en est-il de la musique dans tout ça ? Et bien, sans révolutionner quoi que ce soit, elle s'imprègne tout de suite dans le ciboulot, comme si elle avait toujours fait partie de nous. Elle est influencée par l'incontournable Bowie, à l'image des deux derniers Arctic Monkeys. 10 titres, 36 minutes, court, efficace, sans fausse note, qu'on s'écoute facilement, encore et encore, sans lassitude. L'excuse idéale pour remettre ça, comme si le temps n'avait pas de prise, alors qu'on sait bien qu'ils ne feront pas mieux que "Parklife", mais qu'importe. Nous sommes en 2023, nous avons tous vieilli, mais c'était bien, les années 90.
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