Voilà un disque qui se marierait plus facilement avec l'été qu'avec cette période pluvieuse et froide. Bah oui, quoiqu'il arrive, la musique brésilienne fait indubitablement penser au soleil et ce troisième album de Ana Frango Eletrico ne fait pas exception. Dès le premier morceau, le magique "Electric Fish", on est irrésistiblement embarqué. Cette basse donne de furieuses envies de s'enfuir de notre quotidien, de tailler la route. Et si ce n'est pas possible de s'évader physiquement, il nous reste la musique, pour quelques dizaines de minutes de lâcher prise. C'est réussi ici et merci à FIP, pour cette très belle découverte que j'écoute sans relâche. Dix morceaux, tous très beaux, variés, comme au bon vieux temps du tropicalisme, lors qu'il était de bon ton d'écouter de la musique brésilienne. Il faut dire que les années 60 furent riches pour le genre avec des personnalités aussi importantes que Caetano Veloso, Chico Buarque, Gilberto Gil, Os Mutantes, Tom Zé ou la récemment disparue Gal Costa. Les arrangements dépassent allégrement la stricte couleur locale pour embrasser des influences plus larges. La maturité musicale en est même impressionnante pour une encore jeune artiste de 25 ans, preuve que là-bas aussi ils ont la musique dans le sang et les veines et que cela s'apprend très tôt. "Me Chama De Gato Que Eu Sou Sua" et qu'importe ce que cela veut bien dire - il y serait question de chat ? - est ce genre de disque qu'on se plaît à écouter aujourd'hui comme demain. Cette musique n'a pas de frontière, de date précise. Et on se demande pourquoi les tigres de la pochette ne sont pas plus joyeux, sont aussi hésitants car tout cela est bien enthousiasmant. Le seul regret, c'est que l'album est assurément trop court. Tant pis, on le réécoutera donc plus souvent. Inlassablement.
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