Ça y est, je vous parle enfin du concert, celui du retour presque inespéré de la divine Beth Gibbons. Avant ça, nous avons eu droit à celui de Bill Ryder-Jones - encore lui, dira maman - seulement accompagné d'une violoncelliste sur la grande scène de la salle Pleyel. Les chansons sont réduites à leur plus simple expression ou presque, se ressemblant toutes, d'autant que le chanteur n'est pas connu pour avoir une grande voix, pour être un grand interprète. Pourtant, je persiste et signe pour dire que "lechyd Da" est et sera un des meilleurs disques de 2024 mais que cette musique est faite pour être jouée par un orchestre plus conséquent. L'ancien guitariste de The Coral semble impressionné par le lieu, à l'acoustique assez exceptionnelle, où la moindre fausse note, surtout à deux, s'entend et raisonne immédiatement. Mais ce n'est qu'une entrée en matière calme avant la tempête émotionnelle qui arrive. La chanteuse de Portishead - le groupe est définitivement fini ? - fidèle à sa réputation délivre une prestation mémorable, presque irréelle, tellement tout sonne, et ce tout de suite, admirablement. Elle apparaît sur scène, comme ses sept musiciens, dans l'ombre et y reste régulièrement, comme si elle n'était qu'une artiste parmi les autres, participant à égalité des sept autres. Elle joue entièrement son dernier disque, le merveilleux "Live Outgrowns", plus quelques rares autres titres de sa discographie : "Mysteries" - qui me bouleverse à chaque fois - et "Tom The Model" de "Out of Season" son album paru en 2002 en duo avec Rustin Man, ancien bassiste de Talk Talk, et "Roads", morceau du mythique premier album de Portishead. Comme à son habitude, les titres s'enchaînent sans temps mort, sans autre communication avec le public. On sent quand même son émotion, leur émotion à la fin, sous les applaudissements fournis et la standing ovation de l'assistance. Treize chansons, aussi parfaites soient elles, c'est évidemment trop court, surtout après vingt-et-un an d'absence et cet autre souvenir mémorable de février 2003, au Grand Rex. On en demandait plus, on ne voulait pas que ça s'arrête. On ne voulait pas redescendre. C'était si beau, majestueux là-haut. On a littéralement volé durant une heure quinze de concert. C'est si agréable de suspendre ainsi le temps. Si rare.
A peine remis du magnifique concert de Beth Gibbons, que nous apprenions la sortie surprise d'un nouvel album de Beak, groupe de Geoff Barrow depuis 2009 et la fin (?) de Portishead. Beak a la bonne idée d'intituler ses disques d'un " > " supplémentaire à chaque fois - on en est au quatrième - , comme pour dire que la formation est en constante progression, ce qui est assez vrai, tellement cette nouvelle mouture impressionne d'emblée. Les deux premiers titres, " Strawberry Line " et " The Seal " fixent la barre très haut. La production est toujours impeccable, avec une rythmique bien mise en avant, rappelant bien sûr le krautrock dont on sait que Barrow est amateur depuis " Third " chef d'oeuvre indépassable de Portishead, ce chant distant et ces chansons qui progressent lentement, créant ce climat de tension constante, dans l'attente de ce qui va suivre. La suite, moins immédiatement renversante, plus lancinante, nous
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