D'abord, il y a ce nom de groupe, pas très sérieux. Un duo, masculin-féminin, comme beaucoup d'autres. Il y a cette musique, ensuite, pop, mélancolique et pourtant lumineuse, d'apparence simple et belle, plus complexe qu'il n'y paraît. Ces chansons aux trois minutes moyennes de rigueur. Enfin, il y a ces paroles mi-française, mi-anglaise. Un style entre les regrettés Holden et les revenants Blonde Redhead dont ils ont d'ailleurs fait la première partie aux Etats-Unis. On tient là une bien belle surprise en provenance de Montréal. "Feu de garde" est leur deuxième album et la formation commence à faire parler d'elle par chez nous avec quelques belles critiques notamment chez Télérama ou Les Inrocks. La chanteuse Adèle Trottier-Rivard est une ancienne membre d'un groupe scout féminin canadien, Les Guides. Les thèmes employés ici y font irrémédiablement penser : la nature ("nous sommes très loin de la ville"), l'amitié ("la mort ne nous séparera jamais"), la solidarité, le courage. Des valeurs refuges.
Et je me rends compte que j'ai peu parlé de disque chanté en français en 2024, comme si la chanson française était en retrait cette année ou comme si c'était moi qui étais finalement moins à l'écoute. Il aura fallu ce petit vent un peu froid - forcément - venu du Québec pour me rappeler qu'il est possible de produire de la bonne musique pop en chantant dans la langue de Molière. Pas sûr qu'on ait besoin alors que l'été arrive d'un "Feu de garde", pas grave, on garde quand même cette chaleur, des fois que. L'hiver n'est jamais loin et pourrait arriver plus tôt que prévu.
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