Après le rock sophistiqué de PJ Harvey, rien de tel que de revenir aux fondamentaux et à des choses nettement plus binaires : le "Psychocandy" de The Jesus And Mary Chain, tout simplement l'un des albums les plus influents de l'histoire du rock (indépendant). Le groupe est parvenu, en plein coeur des années 80 synthétiques, à ramener sur le devant de la scène les grosses guitares qui tâchent. Ce disque, leur premier, a eu un effet comparable - toute proportion gardée - au "Never Mind The Bollocks" des Pistols, donnant un grand coup de pied salvateur dans la fourmilière. Les potards sont au maximum et les pédales d'effets omniprésentes, d'où les regards constamment rivés vers leurs pieds des membres du groupe, qui sera à l'origine du mouvement shoegaze. On ne compte plus les formations qui se sont inspirées de ce son-là, si particulier : le mélange des mélodies évidentes (et basiques ?) des Beach Boys, du célèbre "Wall of Sound" de Spector - d'ailleurs, deux des chansons de ce disque commencent par le même son de batterie que "Be My Baby" - et des distorsions du deuxième Velvet Underground.
Pourtant, pendant longtemps, j'ai ignoré "Psychocandy", n'ayant pas la même réaction violente de rejet qu'avec "Loveless", autre album important de l'époque, non, juste de l'indifférence. Puis, comme beaucoup de disques essentiels, j'y suis revenu. En grande partie parce que cette musique correspond justement à ce que j'écoute beaucoup (le plus) en ce moment : The Pains Of Being Pure At Heart, Beach Fossils, Wild Nothing, Deerhunter, Girls, etc. Forcément, cela donne envie de revenir à la source... de la chaîne. Et force est de constater qu'elle est assez intarissable, cette source. Quinze morceaux, tous identiques ou presque, quelques mots qui reviennent d'un titre à l'autre comme des leitmotivs : honey, talk, walk, etc. On pourrait croire à un manque d'inspiration criant, c'est tout l'inverse qui finit par se produire, chaque chanson peut alors devenir indifféremment notre préférée, elles sont interchangeables. Les frangins Reid, originaires de Glasgow et petites frappes notoires ont aussi emmené avec eux tout un mouvement passionnant en provenance d'Ecosse avec les Pastels ou le Teenage Fanclub. L'Ecosse, où nous allons d'ailleurs nous rendre en avril prochain, avec maman, le temps d'un petit week-end à... Edimbourg (si au passage, quelqu'un connaît des bonnes adresses sur place, nous sommes preneurs ;) En espérant éviter la célèbre douche locale... - d'où peut-être les coiffures en pétard de rigueur, car c'est bien connu, l'électricité et l'eau n'ont jamais fait bon ménage.
Clip de "Just Like Honey" :
Clip de "Some Candy Talking" :
Tant à dire sur ce disque. Pas disque de chevet, on aurait du mal à dormir, plutôt disque d'éveil.
RépondreSupprimerQuand je pense que j'avais acheté le vynil en 86, que je l'ai revendu 10 balles pour me payer un paquet de clopes quelques années plus tard... pfff d'étudiant fauché...
J'ai maintenant le CD, avec Some Candy Talking dessus, qui n'était pas sur le vynil... J'avais d'ailleurs été déçu à l'achat du LP, car j'avais d'abord flashé sur ce titre suite à un spécial Enfants du Rock sur la musique écossaise... J'avais d'ailleurs cherché la vidéo sur youtube sans succès, plaisir de la revoir ici.
Bon, j'ai encore le vynil de Darklands, par contre...
@burzinski : Par contre, je préfère nettement ce premier album à "Darklands". Je trouve le son de ce dernier un peu cheap, l'absence de "vrai" batteur sans doute, après le départ de Gillespie pour former Primal Scream.
RépondreSupprimer"Psychocandy" fait partie des disques qui ont généré le mouvement shoegaze/dream pop, sorte de Proto-shoegaze !!
RépondreSupprimerAvec lui :
_ "The Perfect Prescription" (1987) et "Playing With Fire" (1989), les 2 chefs d'œuvres des Spacemen 3
_ "Heaven's end" (1987) et "Fade Out" (1988) de Loop
_"Up For A Bit With The Pastels" (1987) et "Sittin' Pretty" (1989) de The Pastels
_ Et les tout premiers My Bloddy Valentine....
Ce disque est énormissime...et "just like honey" la plus belle balade hallucinée et dark psychédélique que je connaisse !!
A + +
Qui doit beaucoup au "Wall of Noise" de Doctor Mix & the Remix, de l'aveu même des frangins Reid. Avis aux amateurs !
RépondreSupprimerJe me souviens encore du choc qu'a représenté l'écoute de l'album à sa sortie. Je ne m'en suis jamais remis. Ca fait 35 ans et l'album ne m'a jamais quitté. Je continue toujours de chérir ces pépites brûlantes. J'ai fidèlement acheté les albums suivants, mais sans jamais y retrouver la même l'énergie initiale ni le même talent mélodique.
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