Accéder au contenu principal

Mes indispensables : Violent Femmes - Violent Femmes (1983)

A l'heure où Gäetan Roussel vient de triompher aux dernières Victoires de la musique (pas celles de papa, les autres :), j'ai soudain eu envie de vous parler aujourd'hui des Violent Femmes et de leur formidable premier album.  Les plus avertis sauront pourquoi j'ai eu cette association d'idées. Tout simplement parce que Gordon Gano, le chanteur du trio de Milwaukee n'est autre que le producteur du célèbrissime premier disque de Louise Attaque. Oui, ce disque qui a marqué au fer rouge toute une génération d'adolescents qui se cherchaient alors, à l'instar de Noir Désir, des correspondants français de leurs idoles anglo-saxonnes. Bon, il faut bien avouer que tout cela n'a pas forcément très bien vieilli. Mais ce premier Violent Femmes, si. Tout d'abord, il y a cette pochette mythique, une petite fille endimanchée, mais les pieds nus, curieuse, qui regarde par la porte-fenêtre de ce qui semble être une vieille bicoque perdue au fin fond d'un état qu'on imagine du sud des Etats-Unis. Et puis, à cette image, il y a ce son à nul autre pareil, cette façon élégante et distinguée de jouer un folk de cul-terreux, bien souvent le pied au plancher.
Cette musique est débarrassée de tout ornement superflu, elle est sèche, musclée, racée, vigoureuse, à même l'os. Tel un lévrier, elle est capable de véritables sprints ('"Blister In The Sun", "Kiss Off") mais aussi de ralentir sensiblement la cadence ("Please Do Not Go"). Près de trente ans après, elle reste toujours unique. Même si on devine l'inspiration : les Feelies ou Television. Même si ce disque en influencera plus d'un, en tête desquels Frank Black, évidemment, pour le côté western façon "Horde Sauvage". Les Violent Femmes n'ont jamais réédité par la suite, un tel exploit, montrant par là que rien n'égale la spontanéité, la rage que l'on met généralement dans un premier jet. Car c'est toute une vie passée qui brûle déjà au-dedans.

"Blister In The Sun" en live :
Clip de "Gone Daddy Gone" :

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Beak> (+ Litronix) - L'Elysée Montmartre - Paris, le 13 novembre 2024

  9 ans déjà. 9 ans depuis que nous avons côtoyé l'horreur. Si proche, cette fois. Le choc fut donc plus rude. Ce vendredi 13 novembre 2015 a laissé des traces indélébiles pour tous les amateurs de musique live. Pourtant, à la même date, cette année, le nombre de bons concerts à Paris était pléthorique, pour ne pas dire démentiel. Imaginez vous : il y avait le choix entre les irlandais de Fontaines DC, chouchous de la scène rock actuelle au Zénith, les revenants de Mercury Rev à la Maroquinerie, François and the Atlas Mountains, pour une relecture live de leur disque de 2014, " Piano Ombre " à la Philharmonie de Paris, les nouveaux venus de Tapir! Au Pop Up du Label, la troupe suisse de l'Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp à la Marbrerie et enfin Beak>, le groupe de Geoff Barrow, ancien batteur de Portishead. Et encore, je n'ai cité que les concerts intéressants que j'avais repéré. Je suis sûr qu'il y en avait d'autres... Mais pourquoi une telle...

Mark Pritchard & Thom Yorke - Tall Tales

Oui, je sais, je ne suis pas très productif ces derniers temps... Une nouvelle fois, plus le temps, plus l’envie. J’avoue même écouter moins de musique. Heureusement, il y a quelques nouveautés qui me donnent toujours envie d’y revenir. Les productions de Thom Yorke quelqu’elles soient - Radiohead évidemment dont on annonce une sortie d'ici fin de l'année, en solo ou avec The Smile - en font partie. Le voici en duo avec Mark Pritchard, musicien australien de cinquante ans dont j’admets ne rien connaître. Ce n’est pas le genre de musique que j’écoute habituellement, encore que, pas si éloignée de celle de Kraftwerk. Les deux avaient déjà travaillé ensemble, notamment, sur " Beautiful People " extrait de l’album " Under the sun " de l’australien paru en 2016. Cette nouvelle collaboration permet au chanteur de Radiohead de signer son premier diqque sur un label qu’il vénère depuis longtemps, Warp (Aphex Twin, Boards of Canada, Autechre, etc).  Et je dois dire q...

Luke Haines & Peter Buck - Going Down To The River... To Blow My Mind

" It’s the end of the world as we know it and i feel fine " nous chantait déjà REM en 1987. Les années passent et ce sentiment s'élargit. Devant une actualité toujours déprimante, nous sommes de plus en plus nombreux à préférer l'indifférence, pour nous protéger, rester "en vie". C’est sur ce constat défaitiste et aussi sur une même accointance pour les guitares tranchantes que Peter Buck et Luke Haines ont décidé d’écrire des disques à 4 mains. Pour ceux qui ne savent pas qui sont ces deux individus, le premier n’est rien d’autre que l’ancien guitariste de REM, le second est l’ancien chanteur de The Auteurs. Tous deux sont responsables d’une palanquée de mes classiques personnels. " Going down to the river... to blow my mind " est déjà leur troisième album commun. J’avais quelque peu fait l’impasse sur les deux premiers, à tort. En tout cas, ce nouveau présente une liste de titres impeccables dans la droite lignée des premiers disques de The Auteu...