John Maus est un drôle d'énergumène. Son nouvel album, le troisième, est assez inclassable, improbable mélange du kitsch de la variété italienne des années 80 et du romantisme noir de Joy Division. Il faut dire qu'il est l'ami d'un certain Ariel Pink, autre adepte de bricolages atypiques, n'ayant pas peur du ridicule. Le titre du disque - "We Must Become The Pitiless Censors of Ourselves" - et la pochette sur laquelle on voit un phare éclairer une mer déchaînée, sont des signes que la musique est pourtant chez Maus une affaire profondément sérieuse. Ne pas se fier aux apparences donc, ce qui se révèle au fil des écoutes, le chanteur possède un certain degré d'exigence. Comme si, après Brian Eno, David Bowie - la voix est très ressemblante sur "Head For The Country" - avait décidé de collaborer avec Giorgio Moroder à l'aube des eighties.
Si je n'adhère pas à tout, il y a quand même dans cette nouvelle mouture, quelques titres qui sortent du lot, le ténébreux "Quantum Leap" notamment et surtout le morceau de bravoure final "Believer" et ses savantes nappes de synthé. Rares sont les chanteurs actuels capables d'imposer ainsi un style et un univers aussi marqués et marquants.
Clip de "Believer" :
Clip de "Believer" :
Pas mal du tout, cette découverte au goût de titre vintage d'époque donne envie d'en écouter plus de cet oiseau intrigant...
RépondreSupprimerEt - là désolé de faire mon savant - pour la rencontre Bowie-Giorgio Moroder dans les 80's ça a déjà eu lieu !
C'était pour le titre "Cat People (Puttin On Fire)" titre de la B.O. de "La Féline" version 1982, morceau qu'on retrouve sur le célibrissime "Let's Dance". Un titre d'ailleurs plus rock mainstream que l'Italian disco auquel on aurait pu avoir droit... (Fin de la fiche Érudit rock tirée du fan-club de Bowie)
Bon, on se refait pas ;-)
Merci pour l'info sur la collaboration entre Bowie et Moroder. Pourtant, Bowie est aussi un de mes artistes favoris, mais sa période eighties n'est pas vraiment celle que je préfère...
RépondreSupprimerJe suis bien d'accord avec toi. Bien malheureux d'avoir grandi dans les années 80 et avoir vu Bowie faire un peu n'importe quoi durant les eighties alors que nos aînés ont eu droit au meilleur dans les seventies. Mais fan je suis, fan je reste et même du Bowie moins bien par rapport à d'autre ça reste mieux !
RépondreSupprimerEt puis j'aime bien "Let's Dance", et même "This Is Not America aussi, là c'est dit ;-)
je suis dedans en ce moment, c'est un disque un peu déroutant à la base mais qui révèle des tas de surprises; ce sent qu'il va bien murir ! Je en sais pas si tu as écouté Planningtorock, mais comme John Maus, y'a du beau bizarre aussi dedans.
RépondreSupprimerOui, bien d'accord, il semble se bonifier avec les écoutes, le John Maus. Quant au Planningtorock, non, je ne l'ai pas écouté, mais j'y vais de ce pas...
RépondreSupprimerMaintenant qu'il est enfin écouté ce John Maus, vraiment excellent ce disque plein de style et d'énergie qui n'a que le mérite d'être trop court...
RépondreSupprimerEt bravo Vincent pour avoir salué cette petite bombe avant tout le monde ! :-)
Dans le post précédent, il fallait lire "qui n'a que l"inconvénient" évidemment, pas le mérite...
RépondreSupprimerMoi et mes deux mains gauches ;-)
Je suis en train d'écouter ce disque au moment même où je lis ton post. Déroutant, c'est le mot pour le décrire. Je ne suis vraiment pas friand des sons eighties, période obscure pour moi, mais je trouve ça assez culotté de les faire revivre de manière authentique ! J'adore ta référence à la disco italienne ! :-)
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