Accéder au contenu principal

The Leisure Society (+Pendentif, Morning Parade et Francesqa) - La Flèche d'Or - 27 mai 2011

Qu'on se le dise, les anglais de The Leisure Society sont sans doute ce qui se fait de mieux actuellement de l'autre côté de la Manche en termes de pop de qualité, finement arrangée et aux mélodies soyeuses, dans l'esprit des plus grands, des Beatles et des Kinks bien sûr, ou plus récemment de Divine Comedy et Belle & Sebastian. Leur dernier album "Into The Murky Water" est une grande réussite - j'en parlais ici - et si, depuis, mon euphorie s'est quelque peu dissipée après de nombreuses écoutes, ce n'était, certes, pas suffisant pour m'empêcher d'aller voir ce que tout cela pouvait donner sur scène. Bon, la soirée était sous le patronage des Inrocks et pour en avoir fait plusieurs fois l'expérience, les soirées organisées par le magazine sont souvent de vastes fourre-tout où le génial côtoie le médiocre pour ne pas dire plus. Et ce 27 mai 2011 n'a malheureusement pas échappé à ce terrible constat. Pas moins de quatre groupes étaient programmés, et comme à la fâcheuse habitude de la Flèche d'Or, la soirée prit tout de suite du retard en commençant une heure après l'horaire prévu. Première formation à venir pointer le bout du nez sur scène, les bordelais de Pendentif, sympathique groupe de pop ensoleillée dans la droite lignée des Rémois de Bewitched Hands en version "new wave", avec tout plein de jolis choeurs dedans et qui a en plus le mérite de chanter en français. C'est rafraîchissant comme apéritif, à l'image de la robe estivale de la très jolie chanteuse. Le hic, c'est que les paroles basiques pêchent un peu et que cela passerait sans doute mieux en anglais. Bonne mise en bouche, malgré tout.

Parce que la suite sera un véritable calvaire. Les deux groupes anglais suivants, Morning Parade et Francesqa, pratiquent un rock de stade, pompeux et pompier et ont déjà l'attitude arrogante qui va avec. Je préfère alors me réfugier près du bar, mais la salle étant petite, il est difficile de ne pas entendre les pénibles chanteurs, apprentis Chris Martin ou Bono, s'époumoner lors de sets qui paraissent interminables. Les premiers ont un avantage : ils ont un clavier. Malheureusement, loin d'alléger l'ensemble, cela les ferait presque ressembler à David Guetta... Bref, s'il n'y avait pas le groupe à suivre, j'aurais bien pris mes jambes à mon cou. The Leisure Society, donc, la raison de ma présence. Les débuts du septet furent pourtant assez hésitants, il faut dire que tous les potards étant au rouge suite aux bourrins précédents, quelques réglages furent nécessaires pour revenir à la "normale" et à une musique plus raffinée. Le concert fut cependant trop calme et pas assez enlevé (et trop court) pour emporter complètement l'adhésion, hormis sur quelques chansons comme sur le très "Belle & Sebastian", "Dust on the dancefloor". Pas avantagés non plus par la programmation et par la salle où les gens allaient et venaient sans arrêt, il faudra certainement revoir le groupe sur scène dans un autre écrin, même si, comme je le crains, leur musique de chambre est plutôt de celles qu'on écoute paisiblement chez soi.

2 extraits live dudit concert à la Flèche d'Or :

Commentaires

  1. Connaissant les habitudes des soirées Inrocks et de la Flèche j'ai préféré renoncer à y aller, craignant de devoir supporter des horreurs pour n'attraper que deux chansons de Leisure Society avant la fuite vers les derniers métros. Mais leurs derniers concerts parisiens m'avaient ravi.

    RépondreSupprimer
  2. Comme c'était le vendredi, il restait encore des métros, mais oui, c'est pénible de devoir supporter de si mauvais groupes en attendant.

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Beak - >>>>

A peine remis du magnifique concert de Beth Gibbons, que nous apprenions la sortie surprise d'un nouvel album de Beak, groupe de Geoff Barrow depuis 2009 et la fin (?) de Portishead. Beak a la bonne idée d'intituler ses disques d'un " > " supplémentaire à chaque fois - on en est au quatrième - , comme pour dire que la formation est en constante progression, ce qui est assez vrai, tellement cette nouvelle mouture impressionne d'emblée. Les deux premiers titres, " Strawberry Line " et " The Seal " fixent la barre très haut. La production est toujours impeccable, avec une rythmique bien mise en avant, rappelant bien sûr le krautrock dont on sait que Barrow est amateur depuis " Third " chef d'oeuvre indépassable de Portishead, ce chant distant et ces chansons qui progressent lentement, créant ce climat de tension constante, dans l'attente de ce qui va suivre. La suite, moins immédiatement renversante, plus lancinante, nous

Nick Cave & The Bad Seeds - Wild God

  Il y a eu un tournant dans la carrière de Nick Cave : " Push The Sky Away " en 2013. Avant ce disque, le chanteur australien était cantonné aux seuls amateurs de rock indépendant ou presque. Il y a bien eu quelques percées commerciales comme celles du vénéneux et romantique " Where The Wild Roses Grow " en 1995 mais c'était surtout parce qu'il chantait en duo avec sa très iconique compatriote Kylie Minogue. En tout cas, rien qui ne suffise à le hisser au panthéon du rock, comme c'est le cas aujourd'hui. Sa musique fait aujourd'hui une quasi unanimité et surtout ses disques sont chroniqués partout, jusque dans les rares pages culture de Figaro Madame. Je ne saurais expliquer un tel phénomène. Il y a peut-être plusieurs raisons. J'en lâche ici quelques unes : la reprise dès l'an 2000 de son sublime " The Mercy Seat " par Johnny Cash, comme une validation en bonne et due forme de l'importance de sa carrière et de son influenc

Lucie

L'autre jour, en lisant l'article intitulé « ça rime à quoi de bloguer ? » sur le très bon blog « Words And Sounds » - que vous devez déjà connaître, mais que je vous recommande au cas où cela ne serait pas le cas - je me disais, mais oui, cette fille a raison : « ça rime à quoi la musique à papa? ». Enfin, non, sa réflexion est plutôt typiquement féminine : trouvons un sens derrière chaque chose ! Nous, les hommes, sommes plus instinctifs, moins réfléchis. C'est sans doute pour ça que dans le landernau (je ne sais pas pourquoi, j'aime bien cette expression, sans doute parce que ça fait breton :-) des « indierockblogueurs », il y a surtout des mecs. Un mec est par contre bizarrement plus maniaque de classements en tout genre, surtout de classements complètement inutiles dans la vie de tous les jours. Pour ceux qui ne me croient pas, relisez donc Nick Hornby. Et je dois dire que je n'échappe pas à la règle, même si j'essaie de me soigner. J'ai, par exemple,