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Articles

Affichage des articles du septembre, 2015

U.S. Girls - Half Free

La rentrée est passée et avec elle, sont arrivées ces semaines qui se suivent et se ressemblent un peu toutes. Me voilà de nouveau embarqué par le quotidien, un peu privé de musique ou n'en consommant pas autant que j'en voudrais. La vie est trop courte, ce n'est un secret pour personne et si le clonage humain devait être utile, en dehors de toute question éthique, un jour, ce serait pour créer plusieurs soi, pour pouvoir faire plusieurs choses en même temps. Malheureusement, ce n'est pas possible. En attendant, on fait des choix, des compromis. On avance comme on peut, essayant de garder le meilleur. Même si le meilleur aujourd'hui n'est pas forcément celui de demain. Mais je m'égare. Tout ça pour justifier mon manque de constance à tenir ce blog. Mon manque d'appétit musical aussi. Alors, je me dis qu'à défaut d'être toujours complètement emballé, parler de musique qui change, qui ne ressemble à rien de connu, ça pourrait au moins faire avan

The Libertines - Anthems For Doomed Youth

Voilà une reformation qui ne m'inspirait pas vraiment. Que pouvait-on attendre du rabibochage discographique de Carl Barât et de Pete Doherty ? A priori, pas grand chose. Histoire de me persuader que la magie de leur premier disque n'opérait plus - surtout que ce n'est plus le Clash Mick Jones à la production mais Jack Gosling qui a notamment travaillé pour l'infâme boys band One Direction - je me suis quand même décidé à y jeter une oreille. Comme les petits malins commencent leur disque par les meilleurs morceaux, je me laisse vite avoir. La nostalgie fait son chemin même si ce " Anthems For Doomed Youth " n'est pas la claque de 2002 où le rock mélodique, foutraque et nonchalant des Libertines détonnait encore. Surtout que les gaillards ont vieilli, ça s'entend, qu'ils le veuillent ou non. Leur musique est plus balisée, les influences plus visibles : les Clash bien sûr, mais aussi les Smiths, The Jam, les Kinks, voire même ici Pulp (et oui!).

Requin Chagrin - Requin Chagrin

L'année avait commencé de belle manière avec Rémi Parson , l'un des meilleurs albums de ce revival eighties français. Parce qu'il ne se contentait pas de simplement copier les Taxi Girl et autres Elli & Jacno, mais qu'il imposait un style, celui d'un label, Objet Disque , et de compilations intitulées " La Souterraine" qui sont devenues une référence dans le milieu... underground (souterrain?). J'en parlais déjà l'an passé avec des groupes comme Pain Noir, Chevalrex ou la révélation Baptiste W. Hamon. Mais il y en a bien d'autres à donner une nouvelle vie à la pop française. Bien sûr les influences sont anglo-saxonnes, mais ce qui change, c'est que la plupart chante exclusivement en français. En Angleterre même, la démarche semble appréciée : Rémi Parson a été invité à l'un des meilleurs festivals du genre, Indietracks , pérennisant l'indie pop née de la compilation C86 et du label Sarah Records. Requin Chagrin (en référ

Le renoncement de Howard Devoto de Benjamin Fogel

Benjamin Fogel, ça fait quelques années que je le suis par écran interposé. Son blog " Playlist Society " a fait bien du chemin depuis les chroniques régulièrement "trollées" des disques de Greenday ou U2. Désormais, il joue dans la cour des grands : son blog réunit un nombre croissant de collaborateurs; ensemble, ils ont créé leur propre maison d'édition. Mais " Le renoncement de Howard Devoto " a profité d'un éditeur plus renommé, " Le Mot et le Reste ", qui n'est pas à son coup d'essai dans le genre biographies "rock". Bref, si je suis resté à mon humble niveau, conscient de mes limites rédactionnelles, Benjamin n'a cessé de progresser, son écriture s'affinant pour ne garder que l'essentiel. Ce livre, l'un des rares sur cet artiste pourtant majeur du rock de ses quarante dernières années, est une biographie matinée de fiction. En effet, Devoto reste un personnage pour le moins mystérieux et l'

Sufjan Stevens - Carrie & Lowell

Ce soir, Sufjan Stevens joue au Grand Rex, à Paris, il fallait bien que j'en parle. Tous les amateurs de rock indépendant parisien et même français y seront présents. Car le petit "génie" américain fait une unanimité tellement écrasante dans le milieu que cela en devient presque une faute de goût de ne pas aimer. Pour ma part, j'attendais tellement de son dernier album, décrit partout comme une merveille absolue que j'ai longtemps été déçu. Aujourd'hui encore, je ne dirais pas que c'est le chef d'oeuvre incontesté mais je suis comme qui dirait rentré dans le rang - rentrée oblige ? " Carrie and Lowell " me rappelle beaucoup le meilleur d'Elliott Smith. Oui, le meilleur, en plus homogène, en plus apaisé, plus noir surtout - il lui a été inspiré par la mort de sa mère. Presque trop. C'est cela qui m'a d'abord rebuté. Trop de douceur (douleur?) distrait. Mais un disque qui parle du " Fourth of July " - oui, je sais,

Aline - La Vie Electrique

Ça commence comme prévu : les guitares sonnent toujours comme celle de Johnny Marr. Le son est un poil plus fouillé, comme les paroles. Normal, c'est le légendaire producteur Stephen Street - les Smiths et Blur entre autres - aux manettes. Pourtant, ça accroche moins que sur le précédent, l'inépuisable " Regarde le ciel ". A part le single, " La Vie électrique ", tube évident, ou le dernier " Promis, juré, craché " facile mais à l'énergie revigorante, il n'y a pas la même immédiateté. Ce nouvel album se veut plus long en bouche : pas sûr qu'il y arrive. Car, ce qui faisait la force de leur premier disque, c'était des mélodies qui claquent et marquent tout de suite, qui faisaient que le reste n'avait plus d'importance, textes simplistes y compris. Après, le groupe continue d'avoir ses fans (j'en fais toujours parti, rare d'entendre une telle efficacité pop made in France) qui réveille en eux une nostalgie de la

Beach House - Depression Cherry

Beach House, c'est un peu cette maison de vacances que l'on retrouve avec joie. On a beau l'avoir quitté quelques temps, on s'y sent rapidement en terrain connu parce qu'elle n'a pas changé. On s'y love au son de la voix ensorceleuse de Victoria et des arrangements cristallins d'Alex, leur musique comme combustible pour se réchauffer. Oui, ça serait plutôt pour des vacances d'hiver, pas vraiment pour la plage. Mais ça tombe bien, le meilleur de l'été est passé, il est temps de penser aux prochaines vacances. Ce groupe est un des rares actuels à avoir su inventer un style bien à lui, un son reconnaissable entre mille, qui fait qu'un disque de Beach House reste unique. Pourtant, leurs influences sont connues : de Cocteau Twins à My Bloody Valentine en passant par Slowdive. Ce nouveau " Depression Cherry ", passé la légère déception de l'avoir déjà entendu avant même de l'écouter, pourrait pourtant facilement remplacer

Destroyer - Poison Season

ça y est, c'est la rentrée ! Surtout que cette semaine musicale est particulièrement riche en sorties attendues. La première dont je vais vous parler ne l'était pas vraiment pour moi. Destroyer, je ne l'ai croisé qu'à la sortie de son précédent " Kaputt " qui, malgré l'engouement critique qu'il a suscité, m'avait laissé assez indifférent. Cette musique pop d'ambiance avec petits rythmes synthétiques et basses souples faisant aussi la part belle au saxophone sonnait un poil trop kitsch pour moi. Comme le gars - oui, Destroyer, c'est en fait le seul Dan Bejar - passe au festival Pitchfork le jour où j'aimerais bien y aller (il y aura aussi Ariel Pink, Deerhunter et Beach House, excusez du peu), je me suis dit que j'allais jeter une oreille plus attentive à sa musique. Et franchement son nouveau " Poison Season " est une merveille de pop foisonnante, sophistiquée et intelligente délaissant les claviers synthétiques