Accéder au contenu principal

Robert Forster - Songs To Play

50ème disque vaguement chroniqué ici pour l'année 2015. Il va être temps d'en finir avec cette fichue année. Fichue année musicalement parlant, car je dois vous dire que je sais d'avance que peu de disques de ce millésime me suivront encore dans quelques mois. Fichue année car l'actualité n'y a pas été du tout réjouissante : attentats de Charlie Hebdo, du 13 novembre à Paris, poussée historique du Front National. Difficile d'y croire encore, de rester optimiste. Robert Forster, je ne sais même plus lequel d'entre vous me l'a proposé dans ses disques de l'année. Je ne sais même plus si je n'ai pas tout simplement rêvé que quelqu'un m'en parlait. Robert Forster, c'est un peu le retour de l'ami de trente ans, celui dont on désespérait un jour d'avoir des nouvelles. Bien sûr, il en avait donné il y a 7 ans déjà. Mais à l'époque, on venait à peine de se faire à l'idée qu'il n'y aurait plus jamais de disques des Go-Betweens. Son alter-ego, Grant McLennan, était parti définitivement deux ans plus tôt. Bien sûr, ce "Songs to play" ne remplacera jamais "16 Lovers Lane". Mais quelque part, il porte admirablement bien son nom. Ce sont juste des chansons pour jouer ou chansons à jouer. 
Des chansons simples, sans beaucoup d'effets, de belles histoires comme des bouteilles à la mer, que chacun est libre d'attraper ou non. J'ai d'abord hésité et puis il a fallu qu'un ami sans doute imaginaire me dise d'insister pour que je me laisse happer. Ces chansons sont de délicieux anachronismes, défiant toute notion d'époque et de mode. On pense d'abord à des oeuvres inachevées, de simples démos et puis au fil des écoutes, on découvre l'envers du décor, des richesses insoupçonnées. J'aurais dû le savoir : un tel savoir-faire, ça ne se perd pas.

Clip de "Let Me Imagine You" :

Commentaires

  1. Dans ma promenade sur les blogs copains, me voici chez toi qui me rappelle que c'est le disque du mois d'octobre de MAGIC et que je vais passer chez Jimmi dire à notre Everett que l'Australie ce n'est pas que du bourrin, non mais. En tout cas quel album et ta chronique va accompagner mon dossier MP3. Le plaisir d'écouter des chansons retrouvé.Tu dis sans beaucoup d'effet d'arrangements, c'est vrai, mais parfois je me demande si ce n'est pas complexe ce genre de préparation, car des chansons pas du tout arrangées c'est quand même différents, l'art de faire sans en avoir l'air.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui, beaucoup de disques australiens dans mes préférés de l'année : Twerps, Dick Diver, The Apartments, Blank Realm et j'en passe.

      Supprimer
  2. Content de voir et de lire quelques lignes à propos de cet album que j'ai écouté moi aussi car on ne quitte pas les GB ainsi. C'est exactement ce que tu décris... Merci d ele rappeler!

    RépondreSupprimer
  3. Malheureusement McLennan et Foster n'ont jamais donné le meilleur l'un sans l'autre, cela se sent même si l'atmosphère 'go betweens' est bien là. Me remet pas de la disparition de McLennan... Merci pour tes posts.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui, c'est vrai que ça reste en deçà des Go-Betweens. Ces derniers sont assurément un des plus grands groupes de l'histoire de la pop, la paire McLennan/Forster, une sorte de Lennon/McCartney australienne des années 80.

      Supprimer
  4. Je suis assez d'accord avec toi lookart!

    RépondreSupprimer
  5. Coucou, je crois que je suis tombé amoureux de cette chanson. Dis-moi, est-il possible de la télécharger sur mobile ? J’utilise le micropaiement : http://www.digital-global-pass.fr/ . Donc, j’achète presque toutes mes sonneries depuis mon smartphone. Je trouve que c’est rapide. Fais-moi savoir si c’est possible de l’obtenir à travers cette méthode. Merci !

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Grandaddy & The Lost Machine Orchestra - Paris, le Trianon - 20 avril 2022

Enchaînement de concerts avec un quatrième en trois semaines. Celui-là, je l'avais coché il y a quelques temps déjà. Mais maman n'étant pas grande amatrice du groupe, je l'avais mis en " stand-by " (" Bye-Bye ..."). Et puis, il aura fallu qu'au détour d'une soirée entre parents le sujet soit mis hasardeusement sur la table pour qu'on prenne nos places, à la dernière minute ou presque. Grandaddy, c'est la période bénie de la pop américaine au mitan des années 90-2000. Avec les Flaming Lips (le groupe existait bien avant mais leurs meilleurs disques sont sortis à ce moment-là), Mercury Rev et Sparklehorse. Un quatuor pour l'éternité et au moins quatre chefs d'oeuvres de suite : " Deserter's songs " en 1998, " The Soft Bulletin " en 1999, " The Sophtware Slump " en 2000, " It's a wonderful life " en 2001. On pourrait même rajouter Wilco en 2002. Ce soir-là, au Trianon, magnifique écrin

Panda Bear & Sonic Boom - Reset

" Reset " ? Pas vraiment aurait-on tendance à penser de prime abord. On reconnaît tout de suite Panda Bear dès les premières notes et le chant si caractéristique. Le génie mélodique derrière Animal Collective, c'est lui. Le style de Sonic Boom apparaît ici plus diffus, en filigrane. Les quelques arrangements psychés, c'est lui. Il faut dire que derrière le foisonnement sonore de Noah Lennox, le nom à la ville de notre Panda, difficile de se faire une place. Après le retour inespéré de son groupe à un niveau d'excellence avec " Time Skiffs " paru en février dernier, il en profite pour sortir un disque avec un ami de longue date. Les deux artistes se connaissent depuis plusieurs années, en tant que réfugiés en terre portugaise. L'ancien membre de Spacemen 3 n'a pas connu le même succès que son ex-compère parti formé Spiritualized pour le bonheur que l'on sait. La musique de Peter Kember est plus modeste que celle de Jason Pierce, mais ce n'

Nick Cave & The Bad Seeds, Kraftwerk, The Liminanas, Los Bitchos, DIIV, Aldous Harding, etc - Festival Rock en Seine - 26 août 2022

On ne pouvait pas finir l'été sans un festival. Bon ok, on avait été au Harbour Bristol Festival, mais celui-là était en plein centre ville, on n'y retrouvait pas vraiment l'ambiance d'un festival classique. On a donc joué au plus court de chez nous : Rock en Seine au parc de Saint-Cloud. D'autant que la programmation, cette année, était plutôt alléchante. On sentait que les programmateurs voulaient rattraper ces deux années perdues en raison du COVID. Le jeudi était dédié au rock pour "jeunes", même si peu d'entre eux écoutent encore du rock, avec la jeune garde britannique, Yard Act, Fontaines DC, Idles et comme tête d'affiche les valeurs sûres d'Arctic Monkeys. On avait plutôt choisi avec maman, le rock pour "vieux", avec la date du vendredi. Et oui, on assume complètement notre âge. On est arrivé presqu'à l'ouverture, en tout cas pour les premiers concerts. Les Bretons de Gwendoline - un rennais, un nantais, pour la paix