Accéder au contenu principal

Fionn Regan - The Meeting of The Waters

Simon Raymonde, membre éminent de feu Cocteau Twins, groupe essentiel des années 80 et fondateur du tout aussi indispensable label Bella Union ne tarit pas d'éloges sur Fionn Regan. Autant dire que c'est le genre de gars dont on a plutôt tendance à suivre l'avis les oreilles fermées. Regan était d'ailleurs signé sur Bella Union au début de sa carrière pour ce qui reste encore pour beaucoup son meilleur disque, "The End of Century", subtil recueil de chansons folk supérieures dans la lignée d'un Nick Drake par exemple. Puis, le délicat irlandais est parti sur une major et lui comme Raymonde s'en sont mordus les doigts, parce que le chanteur est rapidement tombé dans l'anonymat public comme critique. Même les gens qui le connaissaient déjà ont été alors presque jusqu'à oublier qu'il sortait encore régulièrement des albums.
Et puis, il a suffi entre autres que la nouvelle star d'Hollywood, Cillian Murphy, acteur dans "Dunkerque" - du très surfait Christopher Nolan - mais surtout dans l'excellente série "Peaky Blinders" apparaisse dans un de ses clips pour qu'il resurgisse. Le style a changé depuis ses débuts, il a pris de l'assurance - on entend désormais des synthés - tant en gardant sa finesse d'arrangements. Et puis, il y a toujours cette voix soyeuse qui vient vous caresser, quoiqu'elle chante. Dommage que les plus belles chansons ("Turn the Skies of Blue On", "Book of the Moon", etc) soient aussi les plus courtes... Raymonde a raison : Regan est sans doute l'un des songwriters les plus doués de sa génération.

Commentaires

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Beak - >>>>

A peine remis du magnifique concert de Beth Gibbons, que nous apprenions la sortie surprise d'un nouvel album de Beak, groupe de Geoff Barrow depuis 2009 et la fin (?) de Portishead. Beak a la bonne idée d'intituler ses disques d'un " > " supplémentaire à chaque fois - on en est au quatrième - , comme pour dire que la formation est en constante progression, ce qui est assez vrai, tellement cette nouvelle mouture impressionne d'emblée. Les deux premiers titres, " Strawberry Line " et " The Seal " fixent la barre très haut. La production est toujours impeccable, avec une rythmique bien mise en avant, rappelant bien sûr le krautrock dont on sait que Barrow est amateur depuis " Third " chef d'oeuvre indépassable de Portishead, ce chant distant et ces chansons qui progressent lentement, créant ce climat de tension constante, dans l'attente de ce qui va suivre. La suite, moins immédiatement renversante, plus lancinante, nous

Nick Cave & The Bad Seeds - Wild God

  Il y a eu un tournant dans la carrière de Nick Cave : " Push The Sky Away " en 2013. Avant ce disque, le chanteur australien était cantonné aux seuls amateurs de rock indépendant ou presque. Il y a bien eu quelques percées commerciales comme celles du vénéneux et romantique " Where The Wild Roses Grow " en 1995 mais c'était surtout parce qu'il chantait en duo avec sa très iconique compatriote Kylie Minogue. En tout cas, rien qui ne suffise à le hisser au panthéon du rock, comme c'est le cas aujourd'hui. Sa musique fait aujourd'hui une quasi unanimité et surtout ses disques sont chroniqués partout, jusque dans les rares pages culture de Figaro Madame. Je ne saurais expliquer un tel phénomène. Il y a peut-être plusieurs raisons. J'en lâche ici quelques unes : la reprise dès l'an 2000 de son sublime " The Mercy Seat " par Johnny Cash, comme une validation en bonne et due forme de l'importance de sa carrière et de son influenc

Lucie

L'autre jour, en lisant l'article intitulé « ça rime à quoi de bloguer ? » sur le très bon blog « Words And Sounds » - que vous devez déjà connaître, mais que je vous recommande au cas où cela ne serait pas le cas - je me disais, mais oui, cette fille a raison : « ça rime à quoi la musique à papa? ». Enfin, non, sa réflexion est plutôt typiquement féminine : trouvons un sens derrière chaque chose ! Nous, les hommes, sommes plus instinctifs, moins réfléchis. C'est sans doute pour ça que dans le landernau (je ne sais pas pourquoi, j'aime bien cette expression, sans doute parce que ça fait breton :-) des « indierockblogueurs », il y a surtout des mecs. Un mec est par contre bizarrement plus maniaque de classements en tout genre, surtout de classements complètement inutiles dans la vie de tous les jours. Pour ceux qui ne me croient pas, relisez donc Nick Hornby. Et je dois dire que je n'échappe pas à la règle, même si j'essaie de me soigner. J'ai, par exemple,