Accéder au contenu principal

Top albums 1968


Retour de mes tops albums année par année, de la plus récente à la plus ancienne. J'en étais arrivé à 1968. 50 ans donc. Une année où les excellents disques sont pléthore, bien plus qu'actuellement. Une époque où il y avait encore des choses à inventer. La pop n'en était encore qu'à ses débuts, avec sur le podium, peut-être les trois plus grands albums de son histoire.  Carrément.

10. Gérard Manset - Gérard Manset
"Je suis dieu" nous dit Manset sur ce premier disque forcément un peu maladroit, mais c'est ce qui fait son charme. Tout est déjà là : les arrangements de cordes un peu pompeux, les paroles mélancoliques et misanthropes et les ambitions mégalo. On devine - avec le recul, c'est plus facile - la carrière à venir. En solitaire. Mais avec une intégrité exemplaire. Manset reste un cas à part. 

9. The Velvet Underground - White Light / White Heat 
Presque tout le monde est d'accord là-dessus : les quatre premiers disques du Velvet Underground sont des classiques indémodables. "White Light / White Heat", leur deuxième, est le plus sombre, le plus barré, le plus rock. Mais comme pour les autres, des tas de groupes viendront y puiser leur inspiration. Le disque a en partie été enregistré live (la mythique "Sister Ray") en une prise (d'acide ?). Brut, sans concession et d'une incroyable modernité. 

8. Harry Nilsson - Arial Ballet 
Harry Nilsson est le trait d'union parfait entre la folk américaine de Simon and Garfunkel et la pop ultra-melodique des Beatles. S'il a eu du succès, c'est surtout pour sa reprise de Fred Neil, "Everybody's talkin", sur la BO de "Macadam Cow-boy". C'est injuste car Nilsson valait bien plus que ça. Il suffit pour cela de réécouter ses premiers disques de la fin des années 60, par exemple, ce magnifique "Arial Ballet", qui porte admirablement bien son nom, pour s'apercevoir de son incroyable talent de songwriter et de chanteur. 

7. Os Mutantes - Os Mutantes 
La musique brésilienne a connu un succès notable à la fin des années 60, par le biais de Caetano Veloso, Tom Ze, Joao Gilberto, Gilberto Gil et aussi du rock, avec les Os Mutantes, dont la musique foutraque, mélangeant allègrement tous les genres (en témoigne sur ce premier disque une reprise de Françoise Hardy en français dans le texte et une autre des Mamas & Papas), reste aujourd'hui encore d'une incroyable fraîcheur. 

6. The Millenium - Begin 
Ce disque, merveille de pop lumineuse, orchestrée et mélodique comme seules les années 60 pouvaient en produire reste l'un des disques les plus coûteux de l'époque. Le drame, c'est qu'il n'eût aucun succès public. Pourtant, c'est tout le gratin des musiciens de studio de ce qu'on a appelé la sunshine pop californienne - en rang desquels on retrouve bien sûr les plus connus Beach Boys et Mamas & Papas non présents ici - qui y a pris part. Suite au fiasco, la carrière de chacun des participants n'a cessé de vivoter. Dommage. 

5. The Pretty Things - S.F. Sorrow 
Un groupe anglais considéré de seconde zone a l'honneur d'enregistrer un disque dans les mythiques studios d'Abbey Road, juste après qui vous savez et le Pink Floyd et d'avoir les mêmes moyens et le même ingénieur du son que les sus-mentionnés. Les petits gars décident de prendre leur temps et bien faire les choses. Le résultat est un des premiers concepts-albums de l'histoire du rock. C'est surtout un des plus grands disques de rock psychédélique anglais.

4. Brigitte Fontaine - Brigitte Fontaine est... ?
Brigitte Fontaine est folle assurément, mais surtout géniale. Ce disque est une perle, magnifique mélange de textes poétiques d'une noirceur absolue contrebalancée par de somptueux arrangements et un féroce humour. S'il ne fallait retenir qu'un seul disque de chanson française...

3. The Kinks - The Kinks Are the Village Green Preservation Society 
Ray Davies est l'un des plus grands songwriters anglais de l'histoire et le prouve sur ce disque concept - premier disque écolo ? -, sans doute sa grande œuvre. C'est bien simple, impossible de trouver un quelconque défaut dans cet enchaînement de petits bijoux pop, tous plus beaux les uns que les autres. Et avec cette pointe d'humour British en plus : parfait.

2. The Zombies - Odessey and Oracle 
Il était difficile de rivaliser avec les génies pop de l'époque : les Beatles ou les Kinks. Pourtant, le temps de ce grandiose "Odessey and Oracle", les Zombies réussissaient cet exploit. Les chansons de ce disque tiennent du miracle et restent aujourd'hui encore d'une richesse mélodique inégalée.

1. The Beatles - The Beatles (White Album)
Le meilleur album pop de tous les temps ? En tout cas, sûrement le meilleur des Fab Four, celui qui a le mieux vieilli, qui concentre tous les talents du groupe et offre une vision panoramique de ce que peut être la musique pop. Il y en a pour tous les goûts. Chacun des morceaux de ce double album a ainsi été l'origine de carrières entières. Un chef d'œuvre, aussi indispensable hier, aujourd'hui, que demain.

Commentaires

  1. Encore une fois, un admirable classement. Je connais peu Brigitte Fontaine et j'aurais pas mis SF Sorrow si haut mais outre les "classiques" Kinks, Beatles, Zombies, rien que pour le Millenium ton top est sensationnel ! Bravo

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Perso, j'aurais trouve une place pour Dylan 'John Wesley Harding' (fin Decembre 1967 ) - le premier 33 tours que j'ai achete - mais chacun a son gout.

      Tout ca et les evenements de Mai (que j'ai regarde passer a la tele de l'autre cote de la Manche): quel regal ce 1968!

      Merci, comme toujours.

      Supprimer
    2. Pour Alexandre, réécoute le Pretty Things, il est quand même sacrément riche.
      Pour Mark, jamais été un grand fan de la musique de Dylan. Il y avait aussi le premier Cohen sorti en décembre 1967, mais celui-ci devrait se retrouver dans le top de l'année précédente ;-)

      Supprimer
  2. Et bravo pour le Manset aussi ! Je réessaierai le PThings, j'en ai un souvenir mitigé, un truc un peu boursouflé même si j'avais bien aimé dans l'ensemble mais ça fait longtemps

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Grandaddy & The Lost Machine Orchestra - Paris, le Trianon - 20 avril 2022

Enchaînement de concerts avec un quatrième en trois semaines. Celui-là, je l'avais coché il y a quelques temps déjà. Mais maman n'étant pas grande amatrice du groupe, je l'avais mis en " stand-by " (" Bye-Bye ..."). Et puis, il aura fallu qu'au détour d'une soirée entre parents le sujet soit mis hasardeusement sur la table pour qu'on prenne nos places, à la dernière minute ou presque. Grandaddy, c'est la période bénie de la pop américaine au mitan des années 90-2000. Avec les Flaming Lips (le groupe existait bien avant mais leurs meilleurs disques sont sortis à ce moment-là), Mercury Rev et Sparklehorse. Un quatuor pour l'éternité et au moins quatre chefs d'oeuvres de suite : " Deserter's songs " en 1998, " The Soft Bulletin " en 1999, " The Sophtware Slump " en 2000, " It's a wonderful life " en 2001. On pourrait même rajouter Wilco en 2002. Ce soir-là, au Trianon, magnifique écrin

Panda Bear & Sonic Boom - Reset

" Reset " ? Pas vraiment aurait-on tendance à penser de prime abord. On reconnaît tout de suite Panda Bear dès les premières notes et le chant si caractéristique. Le génie mélodique derrière Animal Collective, c'est lui. Le style de Sonic Boom apparaît ici plus diffus, en filigrane. Les quelques arrangements psychés, c'est lui. Il faut dire que derrière le foisonnement sonore de Noah Lennox, le nom à la ville de notre Panda, difficile de se faire une place. Après le retour inespéré de son groupe à un niveau d'excellence avec " Time Skiffs " paru en février dernier, il en profite pour sortir un disque avec un ami de longue date. Les deux artistes se connaissent depuis plusieurs années, en tant que réfugiés en terre portugaise. L'ancien membre de Spacemen 3 n'a pas connu le même succès que son ex-compère parti formé Spiritualized pour le bonheur que l'on sait. La musique de Peter Kember est plus modeste que celle de Jason Pierce, mais ce n'

Nick Cave & The Bad Seeds, Kraftwerk, The Liminanas, Los Bitchos, DIIV, Aldous Harding, etc - Festival Rock en Seine - 26 août 2022

On ne pouvait pas finir l'été sans un festival. Bon ok, on avait été au Harbour Bristol Festival, mais celui-là était en plein centre ville, on n'y retrouvait pas vraiment l'ambiance d'un festival classique. On a donc joué au plus court de chez nous : Rock en Seine au parc de Saint-Cloud. D'autant que la programmation, cette année, était plutôt alléchante. On sentait que les programmateurs voulaient rattraper ces deux années perdues en raison du COVID. Le jeudi était dédié au rock pour "jeunes", même si peu d'entre eux écoutent encore du rock, avec la jeune garde britannique, Yard Act, Fontaines DC, Idles et comme tête d'affiche les valeurs sûres d'Arctic Monkeys. On avait plutôt choisi avec maman, le rock pour "vieux", avec la date du vendredi. Et oui, on assume complètement notre âge. On est arrivé presqu'à l'ouverture, en tout cas pour les premiers concerts. Les Bretons de Gwendoline - un rennais, un nantais, pour la paix