Sur le papier ce groupe a presque tout pour m'énerver : un collectif de jeunes gens réunis dans le même squat à Londres en provenance de divers pays et cultures façon "auberge espagnole", histoire de nous prôner les bienfaits de la mondialisation. Comme si les styles devaient forcément s'additionner, permettant à chacun d'apporter sa pierre à l'édifice sans renier ce qu'il est. Cette vision un peu naïve et utopique des relations humaines m'a toujours un peu agacé. Les particularités, les bonnes idées, ont plutôt tendance à se "lisser" du fait du nombre. C'est mathématique. Ce n'est pas ce que les gens préfèrent individuellement qui gagnent, mais ce qui plaît (un peu) au plus grand nombre. Bref, Superorganism affiche ce multiculturalisme béat jusque dans son nom.
Il faut pourtant passer ce message politique contestable pour s'attacher à l'essentiel : la musique. Et là, la formation assure niveau "service après vente" avec une poignée de singles assez fun et irrésistibles, en tête desquels "Everybody wants to be famous". On pense aux groupes des années 2000 façon I'm from Barcelona, Architecture un Helsinki ou Los Campesinos, ceux qui privilégiaient avant tout les mélodies immédiates. La plupart ont disparu. Pas sûr qu'il en sera différemment de Superorganism et sa fast indie pop bricolée et multi couches, façon "mille-feuille". En attendant, leur mini hymnes restent sacrément ancrés dans notre ciboulot, ce qui n'est déjà pas une mince affaire. Ils seront au passage à l'affiche de la prochaine Route du Rock qui s'annonce une fois de plus particulièrement prometteuse.
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