Accéder au contenu principal

Superorganism - Superorganism

Sur le papier ce groupe a presque tout pour m'énerver : un collectif de jeunes gens réunis dans le même squat à Londres en provenance de divers pays et cultures façon "auberge espagnole", histoire de nous prôner les bienfaits de la mondialisation. Comme si les styles devaient forcément s'additionner, permettant à chacun d'apporter sa pierre à l'édifice sans renier ce qu'il est. Cette vision un peu naïve et utopique des relations humaines m'a toujours un peu agacé. Les particularités, les bonnes idées, ont plutôt tendance à se "lisser" du fait du nombre. C'est mathématique. Ce n'est pas ce que les gens préfèrent individuellement qui gagnent, mais ce qui plaît (un peu) au plus grand nombre. Bref, Superorganism affiche ce multiculturalisme béat jusque dans son nom. 
Il faut pourtant passer ce message politique contestable pour s'attacher à l'essentiel : la musique. Et là, la formation assure niveau "service après vente" avec une poignée de singles assez fun et irrésistibles, en tête desquels "Everybody wants to be famous". On pense aux groupes des années 2000 façon I'm from Barcelona, Architecture un Helsinki ou Los Campesinos, ceux qui privilégiaient avant tout les mélodies immédiates. La plupart ont disparu. Pas sûr qu'il en sera différemment de Superorganism et sa fast indie pop bricolée et multi couches, façon "mille-feuille". En attendant, leur mini hymnes restent sacrément ancrés dans notre ciboulot, ce qui n'est déjà pas une mince affaire. Ils seront au passage à l'affiche de la prochaine Route du Rock qui s'annonce une fois de plus particulièrement prometteuse.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Beak - >>>>

A peine remis du magnifique concert de Beth Gibbons, que nous apprenions la sortie surprise d'un nouvel album de Beak, groupe de Geoff Barrow depuis 2009 et la fin (?) de Portishead. Beak a la bonne idée d'intituler ses disques d'un " > " supplémentaire à chaque fois - on en est au quatrième - , comme pour dire que la formation est en constante progression, ce qui est assez vrai, tellement cette nouvelle mouture impressionne d'emblée. Les deux premiers titres, " Strawberry Line " et " The Seal " fixent la barre très haut. La production est toujours impeccable, avec une rythmique bien mise en avant, rappelant bien sûr le krautrock dont on sait que Barrow est amateur depuis " Third " chef d'oeuvre indépassable de Portishead, ce chant distant et ces chansons qui progressent lentement, créant ce climat de tension constante, dans l'attente de ce qui va suivre. La suite, moins immédiatement renversante, plus lancinante, nous

Nick Cave & The Bad Seeds - Wild God

  Il y a eu un tournant dans la carrière de Nick Cave : " Push The Sky Away " en 2013. Avant ce disque, le chanteur australien était cantonné aux seuls amateurs de rock indépendant ou presque. Il y a bien eu quelques percées commerciales comme celles du vénéneux et romantique " Where The Wild Roses Grow " en 1995 mais c'était surtout parce qu'il chantait en duo avec sa très iconique compatriote Kylie Minogue. En tout cas, rien qui ne suffise à le hisser au panthéon du rock, comme c'est le cas aujourd'hui. Sa musique fait aujourd'hui une quasi unanimité et surtout ses disques sont chroniqués partout, jusque dans les rares pages culture de Figaro Madame. Je ne saurais expliquer un tel phénomène. Il y a peut-être plusieurs raisons. J'en lâche ici quelques unes : la reprise dès l'an 2000 de son sublime " The Mercy Seat " par Johnny Cash, comme une validation en bonne et due forme de l'importance de sa carrière et de son influenc

Lucie

L'autre jour, en lisant l'article intitulé « ça rime à quoi de bloguer ? » sur le très bon blog « Words And Sounds » - que vous devez déjà connaître, mais que je vous recommande au cas où cela ne serait pas le cas - je me disais, mais oui, cette fille a raison : « ça rime à quoi la musique à papa? ». Enfin, non, sa réflexion est plutôt typiquement féminine : trouvons un sens derrière chaque chose ! Nous, les hommes, sommes plus instinctifs, moins réfléchis. C'est sans doute pour ça que dans le landernau (je ne sais pas pourquoi, j'aime bien cette expression, sans doute parce que ça fait breton :-) des « indierockblogueurs », il y a surtout des mecs. Un mec est par contre bizarrement plus maniaque de classements en tout genre, surtout de classements complètement inutiles dans la vie de tous les jours. Pour ceux qui ne me croient pas, relisez donc Nick Hornby. Et je dois dire que je n'échappe pas à la règle, même si j'essaie de me soigner. J'ai, par exemple,