Autant vous le dire tout de suite, "American Utopia" n'est pas le meilleur disque de David Byrne, qui ne retrouvera sans doute jamais l'inspiration qu'il avait au début de sa carrière avec ses Talking Heads. Point de punk, de folie ici. Nous sommes en présence de la musique d'un artiste de plus de soixante ans qui entame la dernière partie de sa carrière après près de quinze ans sans nouveau disque solo. Bien sûr, Byrne n'a jamais vraiment arrêté, il a fait quelques collaborations entre temps plus ou moins réussies. On pourrait comparer avec un autre David, Bowie en l'occurrence, mais la comparaison serait un peu rude avec Byrne - de toute façon qui pouvait rivaliser avec le Thin White Duke? - ce dernier s'étant nettement moins renouvelé, faisant encore appel à son fidèle acolyte Brian Eno - mais Bowie aussi. Il n'empêche que ce "American Utopia" reste un très bon disque, même si pas vraiment un disque d'époque.
C'est plutôt le disque d'une Amérique rêvée, celle d'avant Trump forcément. Celle qui incarnait encore pour beaucoup un certain modèle, à défaut d'un idéal. Celle qui acceptait que "Everybody's coming in my House". D'ailleurs, début juillet, on ira le voir avec maman à la Philharmonie de Paris dans le cadre du festival Days Off, histoire de se persuader que c'est toujours aussi bien qu'au temps des Talking Heads. Quoi ? Comme David Byrne lui-même, on n'aurait pas le droit de rêver à des temps meilleurs ?
En effet, pas aussi saisissant que les disques des TH (d'un autre côté comme tu le dis c'était anachronique de s'attendre à ça) mais très réussi tout de même :)
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