On ne pouvait pas l'imaginer pas sans réaction, face à la situation de son pays, face à cette politique de repli sur soi, lui, qui, depuis de nombreuses années, n'a eu de cesse d'ouvrir sa musique aux multiples influences, notamment africaines. Le chemin parcouru depuis les premiers Blur est assez impressionnant et pourtant, pour une fois, Damon Alban semble vouloir revenir à ses premiers amours, à l'essence de la musique britannique, cet indéniable savoir-faire pop. Pour cela, il a reconvoqué son "super" groupe formé de Tony Allen, l'ex-batteur de feu Fela Kuti, de Simon Tong, ancien guitariste de The Verve et Paul Simonon, le mythique bassiste de The Clash. "Merrie Land" est ainsi une vision moins romantique de l'Angleterre que celle de "Parklife", le Brexit étant passé par là. La pochette du disque fait référence au film à sketchs "Au cœur de la nuit" ("Dead of Night") sorti en 1945 et dont le dernier récit parle d'un ventriloque qui croit sa marionnette vivante et dénuée de morale. C'est cette marionnette qu'on retrouve dans tous les clips des chansons de l'album. Qui manipule ? Qui est manipulé ? Telle est la question. "The Queen" comme pour remplacer "The Ugly" du célèbre film de Sergio Leone ?
En attendant, "Merrie Land" aligne les morceaux, tous plus élégants les uns que les autres, aidé en cela par Monsieur Tony Visconti à l'impeccable production, connu pour avoir travaillé sur quelques uns des plus grands chefs d'oeuvre de David Bowie. Bref, Albarn n'a définitivement pas perdu la main et reste une des valeurs les plus sûres de la musique britannique.
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