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Beak - >>>

Dans l'attente de plus en plus improbable d'un nouveau disque de Portishead - étant donné la qualité irréprochable des trois albums disponibles, il sera bien difficile de ne pas décevoir -, Geoff Barrow continue d'officier au sein de Beak avec déjà un troisième album, sobrement intitulé ">>>". On n'imagine pas quand ils en seront à une trentaine s'ils arriveront à mettre autant de fois le même symbole sur la pochette. En tout cas, pour l'instant, ils portent plutôt bien leurs noms, proposant à chaque fois une version supérieure au précédent. Ce dernier est toujours inspiré par le krautrock de Can ou Neu! - "Brean Down" et "RSI" sont à ce titre des exemples parfaits du son Beak - style chéri de Barrow depuis au moins dix ans et le dernier Portishead en date. Le trio a quelque peu changé : Will Young a remplacé Matt Williams.
Il en ressort un disque plus varié qu'à l'accoutumée, avec de plus en plus de voix. "King of the Castle" fait penser au Eno de "Before and After Science", le très beau "When We Fall" à "The Rip" de Portishead, forcément. Même si cette musique s'attaque toujours davantage à l'esprit qu'au corps, il y a des titres presque dansants, comme "Allé Sauvage" qui n'est pas sans évoquer le Daft Punk du premier album. Bref, voilà un disque de musiciens de plus en plus ouverts au monde qui les entoure, jusqu'aux paroles très liées au Brexit par exemple. Nous voilà plus confiants que jamais pour la suite. De là à oublier à Portishead et la voix de Beth...

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Beak - >>>>

A peine remis du magnifique concert de Beth Gibbons, que nous apprenions la sortie surprise d'un nouvel album de Beak, groupe de Geoff Barrow depuis 2009 et la fin (?) de Portishead. Beak a la bonne idée d'intituler ses disques d'un " > " supplémentaire à chaque fois - on en est au quatrième - , comme pour dire que la formation est en constante progression, ce qui est assez vrai, tellement cette nouvelle mouture impressionne d'emblée. Les deux premiers titres, " Strawberry Line " et " The Seal " fixent la barre très haut. La production est toujours impeccable, avec une rythmique bien mise en avant, rappelant bien sûr le krautrock dont on sait que Barrow est amateur depuis " Third " chef d'oeuvre indépassable de Portishead, ce chant distant et ces chansons qui progressent lentement, créant ce climat de tension constante, dans l'attente de ce qui va suivre. La suite, moins immédiatement renversante, plus lancinante, nous

Nick Cave & The Bad Seeds - Wild God

  Il y a eu un tournant dans la carrière de Nick Cave : " Push The Sky Away " en 2013. Avant ce disque, le chanteur australien était cantonné aux seuls amateurs de rock indépendant ou presque. Il y a bien eu quelques percées commerciales comme celles du vénéneux et romantique " Where The Wild Roses Grow " en 1995 mais c'était surtout parce qu'il chantait en duo avec sa très iconique compatriote Kylie Minogue. En tout cas, rien qui ne suffise à le hisser au panthéon du rock, comme c'est le cas aujourd'hui. Sa musique fait aujourd'hui une quasi unanimité et surtout ses disques sont chroniqués partout, jusque dans les rares pages culture de Figaro Madame. Je ne saurais expliquer un tel phénomène. Il y a peut-être plusieurs raisons. J'en lâche ici quelques unes : la reprise dès l'an 2000 de son sublime " The Mercy Seat " par Johnny Cash, comme une validation en bonne et due forme de l'importance de sa carrière et de son influenc

Lucie

L'autre jour, en lisant l'article intitulé « ça rime à quoi de bloguer ? » sur le très bon blog « Words And Sounds » - que vous devez déjà connaître, mais que je vous recommande au cas où cela ne serait pas le cas - je me disais, mais oui, cette fille a raison : « ça rime à quoi la musique à papa? ». Enfin, non, sa réflexion est plutôt typiquement féminine : trouvons un sens derrière chaque chose ! Nous, les hommes, sommes plus instinctifs, moins réfléchis. C'est sans doute pour ça que dans le landernau (je ne sais pas pourquoi, j'aime bien cette expression, sans doute parce que ça fait breton :-) des « indierockblogueurs », il y a surtout des mecs. Un mec est par contre bizarrement plus maniaque de classements en tout genre, surtout de classements complètement inutiles dans la vie de tous les jours. Pour ceux qui ne me croient pas, relisez donc Nick Hornby. Et je dois dire que je n'échappe pas à la règle, même si j'essaie de me soigner. J'ai, par exemple,