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Weyes Blood (+Discovery Zone) - Paris, La Maroquinerie - 2 mai 2019

Après une longue période d'abstinence, nous revoici maman et moi de sortie pour un concert, celui de celle qui s'annonce comme la nouvelle reine de la scène indie-folk : Natalie Mering, alias Weyes Blood. Le concert est complet depuis de nombreuses semaines. On ressent une impatience curieuse parmi l'assistance. Pas facile donc pour Discovery Zone, en première partie, de capter l'attention, d'autant que sa musique presqu'entièrement enregistrée n'est pas des plus faciles d'accès. On sent une volonté d'expérimentations, mais il manque l'essentiel : de vraies chansons. Le contact avec le public reste froid et distant jusqu'à ce que la jeune femme se décide à échanger, expliquant que puisqu'elle n'a pas encore sorti le moindre disque, elle n'a encore rien à vendre. Par contre, elle dispose d'une sorte de livre d'or où chacun peut y écrire quelque chose. À défaut d'être vraiment emballé par sa musique, cela la rend au moins sympathique.
Dès les premières minutes du set suivant, on sent une Natalie Mering nettement plus à l'aise. La longiligne américaine impose d'emblée une évidente personnalité. Sa voix touche même au sublime sur l'imposant "Movies". Et puis, une artiste qui a accepté de venir se produire à Dunkerque - elle est passée dans la salle des 4 écluses quelques jours plus tôt - ne peut être foncièrement antipathique. Elle interprète une jolie reprise du classique "God Only Knows" des Beach Boys et finit par une magnifique retranscription live de "Do you need my love ?" en forme de question posée à l'assistance. "Oui, semble-t-il", répond-elle, radieuse. En rappel, ce sera "Bad Magic" seule à la guitare, histoire de prouver si besoin était encore que le buzz qui l'entoure est plus que mérité. Weyes Blood est de la trempe des plus grandes, de Joni Mitchell à Kate Bush. Nous ressortons heureux, persuadés d'avoir assisté à la confirmation d'une fabuleuse artiste.


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