Accéder au contenu principal

William Doyle - Your Wilderness Revisited

Il a un nom d'écrivain. D'ailleurs, comme Proust, il a décidé d'écrire une oeuvre sur la bourgeoisie des banlieues anglaises avec "Your Wilderness Revisited". Sujet qu'il semble bien connaitre, avec son look de jeune aristocrate, tout droit sorti d'une autre époque. Ce disque ne devrait d'ailleurs pas rencontrer son temps, en témoigne le baromètre de popularité que constitue le nombre de vues des vidéos sur Youtube. William Doyle n'est pourtant pas un inconnu ici, puisqu'il se cachait auparavant derrière le pseudonyme de East India Youth, j'en avais parlé lors de la sortie de son premier album et ce dernier était même présent dans mon top 10 de l'année 2014. Il y a eu ensuite un deuxième disque décevant et après je l'ai un peu perdu de vue. Ce n'est que par l'intermédiaire des sempiternels classements de fin d'année qui commencent à fleurir sur la toile, moi-même, je me prêterai une fois de plus à l'exercice dans quelques temps, que j'ai croisé à nouveau la route de l'artiste. The Quietus, site culturel anglais plutôt pointu, classait le disque en 5ème position du millésime 2019. C'est alors que je fis la jointure entre William Doyle et East India Youth, me rappellant au bon souvenir que m'avait laissé "Total Strife Forever". Je parlais à l'époque d'une évidente connexion avec Brian Eno. On retrouve cette fois-ci ce dernier sur un des morceaux de l'album. 
"Your Wilderness Revisited" est une grande œuvre pop, proche dans l'esprit d'un Brian Wilson ou plus récemment de Cosmo Sheldrake. Le style de Doyle s'est affirmé, il est beaucoup moins hétérogène qu'à ses débuts. Les instruments classiques sont ici préférés aux machines. Le résultat est d'une densité folle. Il suffit d'écouter le morceau de bravoure "Blue Remembered" pour s'en persuader. On est loin des constructions pop habituelles. Chaque chanson a un début, un milieu et une fin. Les tops de fin d'année ont parfois la bonne idée de nous rappeler à notre bon souvenir.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Grandaddy & The Lost Machine Orchestra - Paris, le Trianon - 20 avril 2022

Enchaînement de concerts avec un quatrième en trois semaines. Celui-là, je l'avais coché il y a quelques temps déjà. Mais maman n'étant pas grande amatrice du groupe, je l'avais mis en " stand-by " (" Bye-Bye ..."). Et puis, il aura fallu qu'au détour d'une soirée entre parents le sujet soit mis hasardeusement sur la table pour qu'on prenne nos places, à la dernière minute ou presque. Grandaddy, c'est la période bénie de la pop américaine au mitan des années 90-2000. Avec les Flaming Lips (le groupe existait bien avant mais leurs meilleurs disques sont sortis à ce moment-là), Mercury Rev et Sparklehorse. Un quatuor pour l'éternité et au moins quatre chefs d'oeuvres de suite : " Deserter's songs " en 1998, " The Soft Bulletin " en 1999, " The Sophtware Slump " en 2000, " It's a wonderful life " en 2001. On pourrait même rajouter Wilco en 2002. Ce soir-là, au Trianon, magnifique écrin

Panda Bear & Sonic Boom - Reset

" Reset " ? Pas vraiment aurait-on tendance à penser de prime abord. On reconnaît tout de suite Panda Bear dès les premières notes et le chant si caractéristique. Le génie mélodique derrière Animal Collective, c'est lui. Le style de Sonic Boom apparaît ici plus diffus, en filigrane. Les quelques arrangements psychés, c'est lui. Il faut dire que derrière le foisonnement sonore de Noah Lennox, le nom à la ville de notre Panda, difficile de se faire une place. Après le retour inespéré de son groupe à un niveau d'excellence avec " Time Skiffs " paru en février dernier, il en profite pour sortir un disque avec un ami de longue date. Les deux artistes se connaissent depuis plusieurs années, en tant que réfugiés en terre portugaise. L'ancien membre de Spacemen 3 n'a pas connu le même succès que son ex-compère parti formé Spiritualized pour le bonheur que l'on sait. La musique de Peter Kember est plus modeste que celle de Jason Pierce, mais ce n'

Nick Cave & The Bad Seeds, Kraftwerk, The Liminanas, Los Bitchos, DIIV, Aldous Harding, etc - Festival Rock en Seine - 26 août 2022

On ne pouvait pas finir l'été sans un festival. Bon ok, on avait été au Harbour Bristol Festival, mais celui-là était en plein centre ville, on n'y retrouvait pas vraiment l'ambiance d'un festival classique. On a donc joué au plus court de chez nous : Rock en Seine au parc de Saint-Cloud. D'autant que la programmation, cette année, était plutôt alléchante. On sentait que les programmateurs voulaient rattraper ces deux années perdues en raison du COVID. Le jeudi était dédié au rock pour "jeunes", même si peu d'entre eux écoutent encore du rock, avec la jeune garde britannique, Yard Act, Fontaines DC, Idles et comme tête d'affiche les valeurs sûres d'Arctic Monkeys. On avait plutôt choisi avec maman, le rock pour "vieux", avec la date du vendredi. Et oui, on assume complètement notre âge. On est arrivé presqu'à l'ouverture, en tout cas pour les premiers concerts. Les Bretons de Gwendoline - un rennais, un nantais, pour la paix