Accéder au contenu principal

Animal Collective - Time Skiffs

Je crois que je vais arrêter mon "disque de la semaine". Parce qu'il y a des semaines où la plupart des sorties musicales me laisse sur ma faim et puis d'autres où, au contraire, il y a de la nourriture raffinée à profusion. La semaine dernière fait partie de cette seconde catégorie avec, parmi ces mets de choix, le nouvel album d'Animal Collective, près de 6 ans après le précédent et un poil décevant "Painting with". Il faut dire que depuis "Merriweather Post Pavilion" en 2009, apogée d'une trilogie formée par les tout aussi excellents "Feels" (2005) et "Strawberry Jam" (2007), la formation de Baltimore semble être rentrée dans le rang, incapable de se renouveler et de proposer une suite crédible à leurs passionnantes expérimentations d'autrefois. Et puis voilà que le confinement (et l'ennui ?) passe par là et que nos quatre histrions décident d'enregistrer à nouveau, mais chacun de son côté. La fusion de l'ensemble parait maintenant sous le nom de "Time Skiffs", mais les plus chanceux avaient déjà pu découvrir quelques morceaux lors de leurs derniers concerts. Le disque, une habitude avec eux, présente une richesse sonore impressionnante mais est pour une fois assez facile d'accès. Voilà enfin la porte d'entrée la plus aisée pour s'immiscer dans l'univers pop bariolé d'Animal Collective. 

On sent le groupe enfin dégagé de toute pression de faire à tout prix étrange, tarabiscoté. Si l'aventure est encore loin d'être plate, elle est plus fluide, légère, qui fait que l'écoute du disque est des plus agréables. Si les esprits retors auront sans doute une pointe de déception en raison du son moins heurté, plus affable, la musique, tel un bain de jouvence, donne pourtant envie d'y revenir et d'y plonger inlassablement. Les brillants "Preston John / Strung with everything" rappellent le magnifique enchaînement "For Reverend Green / Fireworks" sur "Strawberry Jam". "Walker" est un hommage au grand Scott Walker, qu'on n'aurait pas imaginé être une influence du groupe. Revoir un groupe aimé revenir à ce niveau d'inspiration, après tant d'années donne envie d'y croire encore. Non, tout n'est pas perdu.


Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

James Yorkston, Nina Persson & The Second Hand Orchestra - The Great White Sea Eagle

  Après la parenthèse de l'iguane, revenons à de la douceur avec un nouvel album de l'écossais James Yorkston et son orchestre de seconde main suédois - The Second Hand Orchestra, c'est leur vrai nom - mené par Karl-Jonas Winqvist. Si je n'ai jamais parlé de leur musique ici, c'est sans doute parce qu'elle est trop discrète, pas assez moderne et que leurs albums devaient paraître alors que je donnais la priorité à d'autres sorties plus bruyantes dans tous les sens du terme. Je profite donc de l'accalmie du mois de janvier pour me rattraper. Cette fois-ci, avant de rentrer en studio avec leur orchestre, Yorkston et Winqvist se sont dit qu'il manquait quelque chose aux délicates chansons écrites par l'écossais. Une voix féminine. Et en Suède, quand on parle de douce voix mélodique, on pense évidemment à Nina Persson, l'ex-chanteuse des inoffensifs Cardigans dont on se souvient au moins pour les tubes " Lovefool " et " My favorite

Lucie

L'autre jour, en lisant l'article intitulé « ça rime à quoi de bloguer ? » sur le très bon blog « Words And Sounds » - que vous devez déjà connaître, mais que je vous recommande au cas où cela ne serait pas le cas - je me disais, mais oui, cette fille a raison : « ça rime à quoi la musique à papa? ». Enfin, non, sa réflexion est plutôt typiquement féminine : trouvons un sens derrière chaque chose ! Nous, les hommes, sommes plus instinctifs, moins réfléchis. C'est sans doute pour ça que dans le landernau (je ne sais pas pourquoi, j'aime bien cette expression, sans doute parce que ça fait breton :-) des « indierockblogueurs », il y a surtout des mecs. Un mec est par contre bizarrement plus maniaque de classements en tout genre, surtout de classements complètement inutiles dans la vie de tous les jours. Pour ceux qui ne me croient pas, relisez donc Nick Hornby. Et je dois dire que je n'échappe pas à la règle, même si j'essaie de me soigner. J'ai, par exemple,

Top albums 2023

2023, fin de la partie. Bonjour 2024 et bonne et heureuse année à toutes et tous ! Je termine cette fois-ci un premier janvier, sur le fil, histoire de bien clôturer l'affaire, sans anticipation. Avant de vous dire qu'il s'annonce plein de bonnes choses musicalement parlant pour la nouvelle année, voici un récapitulatif de l'an dernier en 10 albums. 10 disques choisis le plus subjectivement possible, parce que ce sont ceux qui m'ont le plus emballé, le plus suivi pendant douze mois et qui je pense, me suivront le plus longtemps encore à l'avenir. 10- Young Fathers - Heavy, Heavy Ces jeunes pères de famille inventent une pop futuriste à partir de mixtures de TV On The Radio, Animal Collective ou autre Massive Attack. C'est brillant, novateur, stimulant, mais cela a parfois le défaut de ses qualités : notre cerveau est régulièrement en surchauffe à l'écoute de ces morceaux bien trop denses pour le commun des mortels, incapable de retenir autant de sons, d&