Une autobiographie n'est jamais chose aisée. Il y a toujours un côté narcissique à se mettre ainsi en avant. Comme si sa vie personnelle pouvait intéresser au-delà du cercle intime. Comme si elle recelait des évènements plus marquants que ceux que vivent le commun des mortels. Car il y a forcément une volonté d'immortalité derrière l'écriture d'une oeuvre qu'elle soit musicale ou littéraire. Dominique A, qui signe pour l'occasion de son nom complet, a pris son temps pour y venir. Pas sûr de lui. Pas sûr d'être capable de "viser" juste comme il le disait si bien dans "Rue des Marais", ce bouleversant morceau de "L'Horizon" qui prend à la lecture de ce livre une teinte encore plus forte. Il réussit pourtant à trouver le juste milieu entre la distance nécessaire que doit imposer un tel exercice et l'aspect purement affectif, émotionnel. Comme pour sa musique, le monsieur sait garder une certaine retenue, ce que d'aucuns lui reprocheront peut-être. Il prend le parti de ramener son enfance et les prémices de son adolescence à un seul lieu pour ne pas trop en dire quand même. Car on sent bien qu'il y a d'autres vérités peut-être pas bonnes à dévoiler, mais Provins est le principal accusé. Celui qui a causé ce mal être ou plutôt cette intranquillité tenace. Dissimuler les banales lâchetés quotidiennes derrière un lieu, c'est soit manquer de courage (des oiseaux?) soit une façon pudique de faire remonter les souvenirs et la rancoeur. Comme si un paysage disait tout des choses, conservait malgré les bouleversements son histoire, notre histoire. C'est promis, un jour, je reviendrai boulevard Läennec, à Rennes. Un jour, j'irai rue des Marais, à Provins. Peut-être alors, comme Dominique, je saurai "viser"...
Après la parenthèse de l'iguane, revenons à de la douceur avec un nouvel album de l'écossais James Yorkston et son orchestre de seconde main suédois - The Second Hand Orchestra, c'est leur vrai nom - mené par Karl-Jonas Winqvist. Si je n'ai jamais parlé de leur musique ici, c'est sans doute parce qu'elle est trop discrète, pas assez moderne et que leurs albums devaient paraître alors que je donnais la priorité à d'autres sorties plus bruyantes dans tous les sens du terme. Je profite donc de l'accalmie du mois de janvier pour me rattraper. Cette fois-ci, avant de rentrer en studio avec leur orchestre, Yorkston et Winqvist se sont dit qu'il manquait quelque chose aux délicates chansons écrites par l'écossais. Une voix féminine. Et en Suède, quand on parle de douce voix mélodique, on pense évidemment à Nina Persson, l'ex-chanteuse des inoffensifs Cardigans dont on se souvient au moins pour les tubes " Lovefool " et " My favorite
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