La première fois que j'ai entendu parler des Sparks, c'était au moment de "Singing in the shower", leur célèbre duo avec les Rita Mitsouko - Catherine Ringer vient au passage de publier son premier disque solo depuis la mort tragique de son alter ego - , qui caracolait alors en tête du Top 50. Pendant longtemps j'ai cru qu'il s'agissait d'un tout jeune groupe qui essayait par ce biais de se lancer. Puis, je suis tombé sur ce qui reste leur plus grand succès en France à ce jour, "When I'm With You", paru au début des années 80. J'ai alors pensé que les Sparks étaient à l'image des Rita, un sympathique groupe familial de cette période là, à tendance new wave. Enfin, dernière étape, décisive celle-là, "Kimono My House", c'est-à-dire ce qui nous concerne aujourd'hui, un disque paru en... 1974. Et là, quelle claque !
Les deux frères Mael affirmaient déjà une personnalité hors du commun, même si le glam-rock auquel on les associe régulièrement en raison de leur excentricité faisait à l'époque beaucoup d'adeptes. Leur musique fantaisiste et survitaminée n'était pourtant pas au goût de leurs compatriotes américains, ce qui restera le cas tout au long de leur carrière, puisque c'est sur le vieux continent qu'ils rassemblent encore le plus de fans. Les Sparks ont inventé la pop délirante et sexy, celle qui n'a peur de tomber parfois dans le ridicule et l'outrance. "Propaganda", leur autre disque paru en 1974, tout aussi excellent, n'évite pourtant pas par moments ce genre d'écueils. Ils ont poursuivi la brèche ouverte par le premier disque de Roxy Music, en 1972, mais dans un versant plus ouvertement mélodique. La voix haut perchée de Russell est aussi une des autres caractéristiques marquantes de leur univers. On retrouve leur influence chez des formations comme Queen - qui a d'ailleurs fait la première partie des Sparks au début de sa carrière - ou plus récemment Muse. Mais là où ces deux groupes se sont quelques fois fourvoyés dans un hard rock FM prétentieux et privilégiant la performance, la fratrie Mael est demeurée plus ou moins fidèle à une certaine idée de la pop, se cachant derrière sa musique. Près de 40 ans après sa sortie, ce "Kimono My House" témoigne d'une fraîcheur intacte !
"This Town Ain't Big Enough For The Both Of Us" :
"This Town Ain't Big Enough For The Both Of Us" :
"Amateur Hour" :
Un des meilleurs albums des Sparks c'est clair (et il y en a baucoup!) même si je lui préfère nettement Propaganda pour ce qui est de leur période glam (réécoute "reinforcements", peut être leur meilleur morceau à ce jour...).
RépondreSupprimerAprès je ne dois pas être normal mais au contraire de bon nombre de fans, ma période préférée des Sparks est la période Moroder et post Moroder avec les inusables "Number 1 in Heaven", "Terminal Jive" et les plus méconnus (ou mésestimés) mais jouissifs "Angst in my Pants" et "In outter Space". Là encore réécoute des morceaux comme "tryouts for the human races", "Young Girls", "Eaten by the Monster of love" et la minimaliste et addictive "popularity". La pop dans toute sa quintessence. Ces 2 frangins sont immortels, je les adore!
@Dale : Dis donc, je suis impressionné. Tu connais les Sparks sur le bout des doigts ! J'avoue que, pour ma part, je suis resté bloquer à la période glam. Mais merci du conseil, je vais essayer de (ré)écouter les disques de leur période new-wave. Et en concert, cela donne quoi ? J'imagine que tu as déjà dû le voir, non ?
RépondreSupprimercomplètement d'accord avec les choix de dale.
RépondreSupprimer