Accéder au contenu principal

Ty Segall - Freedom's Goblin

Après vous avoir parlé de King Gizzard and The Wizard Lizard, je me devais de continuer avec le sieur Ty Segall, autre petit jeunot surdoué qui transpire le rock'n'roll, avec tous les défauts et les qualités qui vont avec. Je m'explique. Le type est ultra-prolifique et sort des disques à raison d'au moins un tous les ans, quand ce n'est pas deux ou trois : en solo, avec des potes, dans des formations différentes. L'urgence, l'instinctivité semblent primer avant tout. Les influences partent tous azimuts, sans tri ni filtre. Sur ce gargantuesque "Freedom's goblin" qui contient pas moins de 19 titres, on peut entendre du heavy-metal lourd aux riffs super-puissants à la Black Sabbath, de la pop beatlesienne ou glam plus proche de T-Rex, de la disco déglinguée, du punk gueulard et brut de décoffrage - avec madame Segall au micro -, des sonorités jazzy avec un saxo savamment disonnant (le génial "The Main Pretender"), du blues planant proche de Pink Floyd, et puis malheureusement aussi quelques solos de guitare un poil pompeux et pompier. 
Bref, tout le monde y trouvera son compte. En même temps, tout le monde y trouvera aussi sans doute à redire. Ce disque a pourtant ce quelque chose en plus qui vous y fait revenir souvent, malgré les titres qu'on aime moins, parce qu'il fait preuve d'une improbable cohérence. On finit même par tout aimer. Sacrée performance et le premier grand disque de 2018 !

Commentaires

  1. Je plussoie ! J'en ai dit la même chose peu ou prou. N'hésite pas à écouter Profligate - Somewhere Else qui est encore au dessus, et l'album de Shopping avec le croco sur la pochette dont j'ai le nom sur le bout de la langue. Mes deux autres coups de coeurs du moi ! Et qui pour le coup sont dans tes goûts je pense

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Du mois bien évidemment pas "du moi", désolé !
      Si tu veux plus d'infos sur Profligate je l'ai chroniqué récemment ! J'ai pas encore eu le temps pour Shopping

      Supprimer
    2. Ok, merci du tuyau. Je vais m'écouter ça.

      Supprimer
    3. J'accroche pas trop au Profligate. Quant à Shopping, c'est sympa effectivement, mais le dernier Ty Segall, quand même...

      Supprimer
    4. J'aurais essayé ! Merci pour ton retour quand même ;)
      Je les trouve parfaits de bout en bout (ce qui n'est pas le cas du Segall, et c'est bien son seul défaut)

      Supprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

James Yorkston, Nina Persson & The Second Hand Orchestra - The Great White Sea Eagle

  Après la parenthèse de l'iguane, revenons à de la douceur avec un nouvel album de l'écossais James Yorkston et son orchestre de seconde main suédois - The Second Hand Orchestra, c'est leur vrai nom - mené par Karl-Jonas Winqvist. Si je n'ai jamais parlé de leur musique ici, c'est sans doute parce qu'elle est trop discrète, pas assez moderne et que leurs albums devaient paraître alors que je donnais la priorité à d'autres sorties plus bruyantes dans tous les sens du terme. Je profite donc de l'accalmie du mois de janvier pour me rattraper. Cette fois-ci, avant de rentrer en studio avec leur orchestre, Yorkston et Winqvist se sont dit qu'il manquait quelque chose aux délicates chansons écrites par l'écossais. Une voix féminine. Et en Suède, quand on parle de douce voix mélodique, on pense évidemment à Nina Persson, l'ex-chanteuse des inoffensifs Cardigans dont on se souvient au moins pour les tubes " Lovefool " et " My favorite

Lucie

L'autre jour, en lisant l'article intitulé « ça rime à quoi de bloguer ? » sur le très bon blog « Words And Sounds » - que vous devez déjà connaître, mais que je vous recommande au cas où cela ne serait pas le cas - je me disais, mais oui, cette fille a raison : « ça rime à quoi la musique à papa? ». Enfin, non, sa réflexion est plutôt typiquement féminine : trouvons un sens derrière chaque chose ! Nous, les hommes, sommes plus instinctifs, moins réfléchis. C'est sans doute pour ça que dans le landernau (je ne sais pas pourquoi, j'aime bien cette expression, sans doute parce que ça fait breton :-) des « indierockblogueurs », il y a surtout des mecs. Un mec est par contre bizarrement plus maniaque de classements en tout genre, surtout de classements complètement inutiles dans la vie de tous les jours. Pour ceux qui ne me croient pas, relisez donc Nick Hornby. Et je dois dire que je n'échappe pas à la règle, même si j'essaie de me soigner. J'ai, par exemple,

Top albums 2023

2023, fin de la partie. Bonjour 2024 et bonne et heureuse année à toutes et tous ! Je termine cette fois-ci un premier janvier, sur le fil, histoire de bien clôturer l'affaire, sans anticipation. Avant de vous dire qu'il s'annonce plein de bonnes choses musicalement parlant pour la nouvelle année, voici un récapitulatif de l'an dernier en 10 albums. 10 disques choisis le plus subjectivement possible, parce que ce sont ceux qui m'ont le plus emballé, le plus suivi pendant douze mois et qui je pense, me suivront le plus longtemps encore à l'avenir. 10- Young Fathers - Heavy, Heavy Ces jeunes pères de famille inventent une pop futuriste à partir de mixtures de TV On The Radio, Animal Collective ou autre Massive Attack. C'est brillant, novateur, stimulant, mais cela a parfois le défaut de ses qualités : notre cerveau est régulièrement en surchauffe à l'écoute de ces morceaux bien trop denses pour le commun des mortels, incapable de retenir autant de sons, d&