Voilà bien un groupe de losers patentés. Arrivés trop tard au début des années 2000, avec leur brit pop en plein retour du rock à guitares un peu sales et l'avènement de tous ces groupes en "The". Leur premier disque "Holes in the wall" tient malgré tout encore très bien la route aujourd'hui, plus que nombreux autres du même style parus une décennie plus tôt. Si celui-ci a connu son petit succès, la suite ne fut pour les deux frères White qu'une longue descente dans l'anonymat de l'indie pop anglaise. "Stages", leur nouvel album est sorti en tout début d'année, et c'est peu dire qu'il n'a pas fait parler de lui. Pourtant, il ferait un excellent disque de la semaine du 10 janvier à retardement. On retrouve le même savoir faire avec des chansons et des mélodies étirées cette fois au maximum : 7 morceaux seulement, souvent de plus 7 minutes. "On your own" en fait même plus de 12. Mais jamais cela ne paraît long. C'est de la pop de facture classique, efficace, simple sans jamais être simpliste. Le disque est marqué par la mort de la mère de Tom et Alex. Ils y ont puisé une inspiration, semble-t-il, supérieure, davantage de subtilité. "Stages" pourrait bien tout simplement être le meilleur disque de la fratrie.
Dans un monde idéal, Electric Soft Parade serait bien plus important que Coldplay ou Travis. On pense aussi souvent aux Arctic Monkeys de "Tranquility Base Hotel & Casino". Mais on connaît l'injustice du succès. On ne sait pas toujours à quoi cela tient. Juste d'être au bon endroit, au bon moment, avec la promotion qui va avec. A l'image de l'homme sur la pochette, les Electric Soft Parade semblent être aujourd'hui seuls au monde. J'aurais au moins croisé leur route par deux fois, à près de 20 ans d'intervalle, et ces rencontres, ma foi, n'ont pas été désagréables. Comme ces anciens amis d'enfance que l'on recroise un jour de manière fortuite, qui vieillissent plutôt bien et avec lesquels on se demande bien pourquoi on n'est pas resté en contact. Vu que le prochain album, "Avenue Dot" est aussi prévu pour 2020 on a déjà pris rendez-vous. "You're never getting old", à l'image de cette pop anglaise éternelle.
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