Mars approchait, il était temps de faire notre premier concert de l'année. 2019 avait été pour nous une année riche dans le domaine, un excellent millésime. Pour cette première sortie de musique live de 2020, on s'était volontairement limité au groupe principal, pas de première partie donc, tant pis pour Fonzie. Nous sommes arrivés juste pour 21h, horaire prévue du début des festivités. Baden Baden, ce groupe parisien au nom de ville thermale allemande. Ce groupe qui n'a que 3 disques au compteur en plus de 10 ans d'existence. Leur dernière tournée remonte à 2015 pour leur précédent disque, "Mille éclairs". Une éternité. D'autant que Baden Baden n'est pas le genre de formations à multiplier les dates et les festivals. La scène n'est pas naturelle pour eux. Ils doivent se forcer, vaincre leur timidité. La musique est quelque chose qu'ils conçoivent d'abord en studio, qu'ils peaufinent. Parce qu'ils peuvent prendre leur temps. La temporalité n'est pas la même en live. Pas de possibilité de défaire, refaire. Le premier essai doit être le bon, justement parce qu'il n'y a pas d'essai. On comprend que cela peut intimider. Mais les morceaux sonnent tout de suite aussi bien que sur disque. Le chanteur avoue son appréhension. Le public acquis à leur cause les encourage. Les chansons s'enchaînent, toutes un peu semblables, toutes un peu différentes. Les paroles ne sont pas toujours bien perceptibles, mais là n'est pas l'essentiel. Les mélodies emportent la mise. On pense surtout à Syd Matters - quand est-ce qu'ils reviennent ? -, Dominique A évidemment pour une reprise polie du mythique "Courage des oiseaux". Si ça peut les rassurer, Baden Baden a confirmé sur scène que "La nuit devant" était bel et bien l'un des meilleurs disques français de 2019.
A peine remis du magnifique concert de Beth Gibbons, que nous apprenions la sortie surprise d'un nouvel album de Beak, groupe de Geoff Barrow depuis 2009 et la fin (?) de Portishead. Beak a la bonne idée d'intituler ses disques d'un " > " supplémentaire à chaque fois - on en est au quatrième - , comme pour dire que la formation est en constante progression, ce qui est assez vrai, tellement cette nouvelle mouture impressionne d'emblée. Les deux premiers titres, " Strawberry Line " et " The Seal " fixent la barre très haut. La production est toujours impeccable, avec une rythmique bien mise en avant, rappelant bien sûr le krautrock dont on sait que Barrow est amateur depuis " Third " chef d'oeuvre indépassable de Portishead, ce chant distant et ces chansons qui progressent lentement, créant ce climat de tension constante, dans l'attente de ce qui va suivre. La suite, moins immédiatement renversante, plus lancinante, nous
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