Nous voilà tous confinés, contraints de rester à domicile, pour lutter contre un maudit virus. Tous ensemble mais tous séparés. L'occasion de s'occuper différemment : de lire, regarder des séries, des films, et puis d'écouter encore plus de musique. Les Saxophones. Ce couple américain à la scène, comme à la ville. Lui, Alexi Erenkov, a des origines russes mais il est impossible de l'entendre dans sa musique. On pourrait penser à l'excellente série "The Americans" qui narre l'histoire d'un couple d'espions russes infiltrés dans une paisible bourgade américaine. Ils ont deux enfants et ressemblent de l'extérieur au modèle de la parfaite famille à l'américaine. On se demande, tout au long des 6 saisons qui montent crescendo, quand leur voisin, agent du FBI, découvrira le pot aux roses. Mais les Saxophones ne sont pas du genre à tricher, même si l'instrument leur servant de nom - Erenkov a beaucoup pratiqué le saxophone étant jeune - ne s'entend qu'avec parcimonie. La pochette est à l'image de la musique, elle semble dater d'une autre époque, les années 50, que le groupe avoue adorer. Cette période d'après guerre, de nouvelle insouciance, cette période où le besoin de vivre, de profiter semblait plus fort que tout. C'est peut-être ce qu'on ressentira quand on aura gagné la "guerre" contre le covid-19. Car on sait qu'on gagnera. Il ne peut en être autrement. Alors, pour tenir, on écoute déjà The Saxophones.
On rêve de plage déserte, de soleil, d'amour, d'enfants. La femme est enceinte sur la pochette. On note bien que les enfants ne sont pas encore présents. C'est vrai qu'une fois qu'ils sont là, l'idée de devoir se les coltiner pendant plusieurs semaines alors qu'on télétravaille, change foncièrement la donne. On rêve aussi de musique. Une musique simple, réduite à quelques accords, quelques subtils et discrets arrangements. Une voix de crooner modeste. On sait qu'on saura se contenter de peu. Juste un peu de beauté. C'est bien suffisant. On est déjà prêt.
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