Accéder au contenu principal

Modern Studies - The Weight Of The Sun

Modernes, ils ne le sont pas vraiment. Leur pop-folk n'a, en apparence, rien de révolutionnaire. Elle est même de facture de plutôt classique. Studieux par contre, ça oui, car on sent que le groupe peaufine ses chansons. "The Weight Of The Sun" est déjà le troisième album de ce quatuor écossais et je m'en veux de ne pas les avoir repéré plus tôt. Il y a d'abord ces voix, masculine et féminine qui se complètent admirablement. On serait capable de les suivre n'importe où, surtout en ces temps de déconfinement où nous n'avons plus besoin d'autorisation de sortie. Il y a ensuite ces arrangements discrets, variés, qui habillent délicatement et fonctionnent par petites touches, subtils. Enfin, il y a ces mélodies qui avancent masquées, fuyantes, dont on ne goûte tout le sel, qu'après plusieurs écoutes. Modern Studies continuera d'oeuvrer en marge, sans faire de bruit, sur l'impeccable label Fire Records, maison connue pour accompagner ce genre de groupes dits mineurs qu'on écoute souvent davantage que tant de formations prétendument plus importantes.
"The Weight Of The Sun" me fait penser à la rencontre entre la Kate Bush des débuts - sans la voix suraiguë - et les défunts et regrettés Czars - premier groupe de John Grant. Cela peut aussi plus simplement évoquer Tarnation, le groupe de l'envoûtante Paula Frazer, mais pas uniquement folk. Tim Burgess, le chanteur des Charlatans, parle plus volontiers de "Fairport Convention meet Jim O’Rourke at a remote Scottish railway station". Quant à Johnny Marr, l'ex-guitariste des Smiths, ça serait plutôt à la PJ Harvey de "Let England Shake". Dans tous les cas, cela reste de la très belle ouvrage, taillée dans le meilleur bois. Un travail d'artisans, d'orfèvres, assez rare, qu'il est toujours agréable de découvrir.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Beak> (+ Litronix) - L'Elysée Montmartre - Paris, le 13 novembre 2024

  9 ans déjà. 9 ans depuis que nous avons côtoyé l'horreur. Si proche, cette fois. Le choc fut donc plus rude. Ce vendredi 13 novembre 2015 a laissé des traces indélébiles pour tous les amateurs de musique live. Pourtant, à la même date, cette année, le nombre de bons concerts à Paris était pléthorique, pour ne pas dire démentiel. Imaginez vous : il y avait le choix entre les irlandais de Fontaines DC, chouchous de la scène rock actuelle au Zénith, les revenants de Mercury Rev à la Maroquinerie, François and the Atlas Mountains, pour une relecture live de leur disque de 2014, " Piano Ombre " à la Philharmonie de Paris, les nouveaux venus de Tapir! Au Pop Up du Label, la troupe suisse de l'Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp à la Marbrerie et enfin Beak>, le groupe de Geoff Barrow, ancien batteur de Portishead. Et encore, je n'ai cité que les concerts intéressants que j'avais repéré. Je suis sûr qu'il y en avait d'autres... Mais pourquoi une telle...

Nick Cave & The Bad Seeds - Wild God

  Il y a eu un tournant dans la carrière de Nick Cave : " Push The Sky Away " en 2013. Avant ce disque, le chanteur australien était cantonné aux seuls amateurs de rock indépendant ou presque. Il y a bien eu quelques percées commerciales comme celles du vénéneux et romantique " Where The Wild Roses Grow " en 1995 mais c'était surtout parce qu'il chantait en duo avec sa très iconique compatriote Kylie Minogue. En tout cas, rien qui ne suffise à le hisser au panthéon du rock, comme c'est le cas aujourd'hui. Sa musique fait aujourd'hui une quasi unanimité et surtout ses disques sont chroniqués partout, jusque dans les rares pages culture de Figaro Madame. Je ne saurais expliquer un tel phénomène. Il y a peut-être plusieurs raisons. J'en lâche ici quelques unes : la reprise dès l'an 2000 de son sublime " The Mercy Seat " par Johnny Cash, comme une validation en bonne et due forme de l'importance de sa carrière et de son influenc...

Mark Pritchard & Thom Yorke - Tall Tales

Oui, je sais, je ne suis pas très productif ces derniers temps... Une nouvelle fois, plus le temps, plus l’envie. J’avoue même écouter moins de musique. Heureusement, il y a quelques nouveautés qui me donnent toujours envie d’y revenir. Les productions de Thom Yorke quelqu’elles soient - Radiohead évidemment dont on annonce une sortie d'ici fin de l'année, en solo ou avec The Smile - en font partie. Le voici en duo avec Mark Pritchard, musicien australien de cinquante ans dont j’admets ne rien connaître. Ce n’est pas le genre de musique que j’écoute habituellement, encore que, pas si éloignée de celle de Kraftwerk. Les deux avaient déjà travaillé ensemble, notamment, sur " Beautiful People " extrait de l’album " Under the sun " de l’australien paru en 2016. Cette nouvelle collaboration permet au chanteur de Radiohead de signer son premier diqque sur un label qu’il vénère depuis longtemps, Warp (Aphex Twin, Boards of Canada, Autechre, etc).  Et je dois dire q...