Accéder au contenu principal

Modern Studies - The Weight Of The Sun

Modernes, ils ne le sont pas vraiment. Leur pop-folk n'a, en apparence, rien de révolutionnaire. Elle est même de facture de plutôt classique. Studieux par contre, ça oui, car on sent que le groupe peaufine ses chansons. "The Weight Of The Sun" est déjà le troisième album de ce quatuor écossais et je m'en veux de ne pas les avoir repéré plus tôt. Il y a d'abord ces voix, masculine et féminine qui se complètent admirablement. On serait capable de les suivre n'importe où, surtout en ces temps de déconfinement où nous n'avons plus besoin d'autorisation de sortie. Il y a ensuite ces arrangements discrets, variés, qui habillent délicatement et fonctionnent par petites touches, subtils. Enfin, il y a ces mélodies qui avancent masquées, fuyantes, dont on ne goûte tout le sel, qu'après plusieurs écoutes. Modern Studies continuera d'oeuvrer en marge, sans faire de bruit, sur l'impeccable label Fire Records, maison connue pour accompagner ce genre de groupes dits mineurs qu'on écoute souvent davantage que tant de formations prétendument plus importantes.
"The Weight Of The Sun" me fait penser à la rencontre entre la Kate Bush des débuts - sans la voix suraiguë - et les défunts et regrettés Czars - premier groupe de John Grant. Cela peut aussi plus simplement évoquer Tarnation, le groupe de l'envoûtante Paula Frazer, mais pas uniquement folk. Tim Burgess, le chanteur des Charlatans, parle plus volontiers de "Fairport Convention meet Jim O’Rourke at a remote Scottish railway station". Quant à Johnny Marr, l'ex-guitariste des Smiths, ça serait plutôt à la PJ Harvey de "Let England Shake". Dans tous les cas, cela reste de la très belle ouvrage, taillée dans le meilleur bois. Un travail d'artisans, d'orfèvres, assez rare, qu'il est toujours agréable de découvrir.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Grandaddy & The Lost Machine Orchestra - Paris, le Trianon - 20 avril 2022

Enchaînement de concerts avec un quatrième en trois semaines. Celui-là, je l'avais coché il y a quelques temps déjà. Mais maman n'étant pas grande amatrice du groupe, je l'avais mis en " stand-by " (" Bye-Bye ..."). Et puis, il aura fallu qu'au détour d'une soirée entre parents le sujet soit mis hasardeusement sur la table pour qu'on prenne nos places, à la dernière minute ou presque. Grandaddy, c'est la période bénie de la pop américaine au mitan des années 90-2000. Avec les Flaming Lips (le groupe existait bien avant mais leurs meilleurs disques sont sortis à ce moment-là), Mercury Rev et Sparklehorse. Un quatuor pour l'éternité et au moins quatre chefs d'oeuvres de suite : " Deserter's songs " en 1998, " The Soft Bulletin " en 1999, " The Sophtware Slump " en 2000, " It's a wonderful life " en 2001. On pourrait même rajouter Wilco en 2002. Ce soir-là, au Trianon, magnifique écrin

Panda Bear & Sonic Boom - Reset

" Reset " ? Pas vraiment aurait-on tendance à penser de prime abord. On reconnaît tout de suite Panda Bear dès les premières notes et le chant si caractéristique. Le génie mélodique derrière Animal Collective, c'est lui. Le style de Sonic Boom apparaît ici plus diffus, en filigrane. Les quelques arrangements psychés, c'est lui. Il faut dire que derrière le foisonnement sonore de Noah Lennox, le nom à la ville de notre Panda, difficile de se faire une place. Après le retour inespéré de son groupe à un niveau d'excellence avec " Time Skiffs " paru en février dernier, il en profite pour sortir un disque avec un ami de longue date. Les deux artistes se connaissent depuis plusieurs années, en tant que réfugiés en terre portugaise. L'ancien membre de Spacemen 3 n'a pas connu le même succès que son ex-compère parti formé Spiritualized pour le bonheur que l'on sait. La musique de Peter Kember est plus modeste que celle de Jason Pierce, mais ce n'

Nick Cave & The Bad Seeds, Kraftwerk, The Liminanas, Los Bitchos, DIIV, Aldous Harding, etc - Festival Rock en Seine - 26 août 2022

On ne pouvait pas finir l'été sans un festival. Bon ok, on avait été au Harbour Bristol Festival, mais celui-là était en plein centre ville, on n'y retrouvait pas vraiment l'ambiance d'un festival classique. On a donc joué au plus court de chez nous : Rock en Seine au parc de Saint-Cloud. D'autant que la programmation, cette année, était plutôt alléchante. On sentait que les programmateurs voulaient rattraper ces deux années perdues en raison du COVID. Le jeudi était dédié au rock pour "jeunes", même si peu d'entre eux écoutent encore du rock, avec la jeune garde britannique, Yard Act, Fontaines DC, Idles et comme tête d'affiche les valeurs sûres d'Arctic Monkeys. On avait plutôt choisi avec maman, le rock pour "vieux", avec la date du vendredi. Et oui, on assume complètement notre âge. On est arrivé presqu'à l'ouverture, en tout cas pour les premiers concerts. Les Bretons de Gwendoline - un rennais, un nantais, pour la paix