Accéder au contenu principal

MGMT - Congratulations

Ceux-là, j'avoue que j'étais bien décidé, à la sortie de leur deuxième album, à leur botter leur cul. Pourquoi tant de haine, me direz-vous ? Parce que j'avais trouvé qu'on en avait trop fait avec eux, leur premier disque "Oracular Spectacular" avait pour moi été largement surestimé. Si le disque était bon, j'en conviens, il ne méritait sûrement pas autant d'éloges et tenait la route surtout grâce à quelques tubes imparables, "Time To Pretend" ou "Kids" en particulier. Et puis, arrive donc "Congratulations" et là, franchement, le titre est mérité, car MGMT y démontre rapidement, qu'ils ne sont pas qu'un simple feu de paille et qu'une courte hype, mais un groupe sur lequel il va falloir définitivement compter. Dès "It's Working", ça marche comme qui dirait :) Le groupe nous embarque d'entrée dans un ouragan de pop bariolée, mélodique et jouissive qui emporte tout sur son passage. Les influences sont clairement revendiquées : Brian Eno (en écho à la chronique de maman de lundi), pour une chanson à l'énergie dévastatrice et aux bienfaits euphorisants ou encore Television Personalities pour un hommage lumineux à leur chanteur Dan Treacy. Il y en a bien sûr plein d'autres, de David Bowie à Syd Barrett, mais elles sont tellement bien assimilées et noyées dans l'ensemble que finalement, MGMT réussit à créer son propre style,  un savoureux patchwork psychédélique.
Mais voilà, après une première partie trépidante, la tempête s'apaise un peu pour laisser place à deux derniers morceaux plus calmes (et un peu en retrait ?). Mais on se dit qu'on tient là, malgré tout, un des tous meilleurs disques de 2010 et tant pis, justement pour ceux (comme moi?) qui étaient prêts à les fusiller en place publique. On ne pardonne pas facilement aux anciens héros indie qui ont connu un succès aussi retentissant (et dont une chanson a même servi de bande son aux meetings de l'UMP). MGMT étonne donc sans changer vraiment de cap. En tout cas, il demeure un des rares groupes actuels à concocter une telle musique pop emballante et pétillante (avec les géniaux Of Montreal) et rien que pour nous faire oublier un temps soit peu tous ces groupes de néo-folk ou de revival shoegazing tristounets, il serait inconvenant de bouder le succès d'un groupe comme MGMT car il est amplement mérité.

Clip de "Flash Delirium" :

Commentaires

  1. Aaah! LE débat du mois! Cela faisait longtemps qu'on ne s'était pas collectivement étrillé sur un disque. These New Puritans ont eu leur controverse, mais c'était peu de choses comparé à ce phénomène de société (de foire). En tout cas, rien que pour les langues qui se délient, la sortie de ce disque tombe plutôt bien. Et malgré une première impression qui donne le tournis, Congratulations s'affirme de plus en plus comme le successeur logique de Oracular. Finalement, ça n'a pas tant changé.

    RépondreSupprimer
  2. Ah enfin qqun qui ne crache pas sur ce disque. Nous non plus remarque :

    http://www.desoreillesdansbabylone.com/2010/04/mgmt-congratulations-2010.html

    A+
    Ju

    RépondreSupprimer
  3. C'est rigolo comme ceux qui encensaient le premier album détestent celui-ci et inversement. Alors qu'effectivement rien n'a fondamentalement changé.
    Moi, j'aime beaucoup "Congratulations".

    RépondreSupprimer
  4. Oui, étonnante cette déferlante d'amour/haine pour ce groupe. Pas facile d'avoir autant de succès dans le cercle fermé des fans de rock indépendant ! Pour ma part, comme je l'ai dit plus haut, je trouve "Congratulations" très bon. Cet album ne cède pas à la facilité - en tout cas, moins que leur premier - et franchement, c'est tout à l'honneur du groupe.

    RépondreSupprimer
  5. Perso je reste assez neutre sur la question. J'aimais beaucoup le premier, je trouve que celui-ci manque de grandes chansons mais reste le plus souvent agréable. C'est vrai que la première partie est plus palpitante.

    RépondreSupprimer
  6. Je reste une grande fan du premier, c'est clair. Mais après une première écoute, j'ai été déçue, parce que, comme tout le monde, je m'attendais à un "Oracular Spectacular" Bis... parce que c'est n'est ce à quoi je m'attendais... Et à vrai pas trop mon trip... Mais après 2, 3, 4 etc... écoutes et bien, oui, il est vraiment bien :-)) Les meilleures : It's Working, Siberian Breaks, Flash Delirium, Congratulations...
    Je dirais donc différent du premier mais tout aussi agréable sans être toutefois révolutionnaire...

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Beak - >>>>

A peine remis du magnifique concert de Beth Gibbons, que nous apprenions la sortie surprise d'un nouvel album de Beak, groupe de Geoff Barrow depuis 2009 et la fin (?) de Portishead. Beak a la bonne idée d'intituler ses disques d'un " > " supplémentaire à chaque fois - on en est au quatrième - , comme pour dire que la formation est en constante progression, ce qui est assez vrai, tellement cette nouvelle mouture impressionne d'emblée. Les deux premiers titres, " Strawberry Line " et " The Seal " fixent la barre très haut. La production est toujours impeccable, avec une rythmique bien mise en avant, rappelant bien sûr le krautrock dont on sait que Barrow est amateur depuis " Third " chef d'oeuvre indépassable de Portishead, ce chant distant et ces chansons qui progressent lentement, créant ce climat de tension constante, dans l'attente de ce qui va suivre. La suite, moins immédiatement renversante, plus lancinante, nous

Nick Cave & The Bad Seeds - Wild God

  Il y a eu un tournant dans la carrière de Nick Cave : " Push The Sky Away " en 2013. Avant ce disque, le chanteur australien était cantonné aux seuls amateurs de rock indépendant ou presque. Il y a bien eu quelques percées commerciales comme celles du vénéneux et romantique " Where The Wild Roses Grow " en 1995 mais c'était surtout parce qu'il chantait en duo avec sa très iconique compatriote Kylie Minogue. En tout cas, rien qui ne suffise à le hisser au panthéon du rock, comme c'est le cas aujourd'hui. Sa musique fait aujourd'hui une quasi unanimité et surtout ses disques sont chroniqués partout, jusque dans les rares pages culture de Figaro Madame. Je ne saurais expliquer un tel phénomène. Il y a peut-être plusieurs raisons. J'en lâche ici quelques unes : la reprise dès l'an 2000 de son sublime " The Mercy Seat " par Johnny Cash, comme une validation en bonne et due forme de l'importance de sa carrière et de son influenc

Lucie

L'autre jour, en lisant l'article intitulé « ça rime à quoi de bloguer ? » sur le très bon blog « Words And Sounds » - que vous devez déjà connaître, mais que je vous recommande au cas où cela ne serait pas le cas - je me disais, mais oui, cette fille a raison : « ça rime à quoi la musique à papa? ». Enfin, non, sa réflexion est plutôt typiquement féminine : trouvons un sens derrière chaque chose ! Nous, les hommes, sommes plus instinctifs, moins réfléchis. C'est sans doute pour ça que dans le landernau (je ne sais pas pourquoi, j'aime bien cette expression, sans doute parce que ça fait breton :-) des « indierockblogueurs », il y a surtout des mecs. Un mec est par contre bizarrement plus maniaque de classements en tout genre, surtout de classements complètement inutiles dans la vie de tous les jours. Pour ceux qui ne me croient pas, relisez donc Nick Hornby. Et je dois dire que je n'échappe pas à la règle, même si j'essaie de me soigner. J'ai, par exemple,