Les Innocents font partie de ces très rares formations (y en a-t-il d'autres ?) apparues en France dans les années 80 et qu'on n'a pas honte d'écouter encore aujourd'hui. Leur musique s'est même bonifiée avec le temps : que de chemin parcouru depuis "Jodie" sortie en 1987 ! Mais bon, d'autres groupes plus illustres ont commencé avec des choses dispensables et nettement plus embarrassantes, alors, on ne leur en tient pas rigueur. Au contraire, on s'en sent d'autant plus proches qu'ils ont grandi en même temps que nous. Les Innocents n'avaient pas donné de nouvelles discographiques depuis plus d'une décennie. Mais on devinait depuis quelques temps que cela n'allait pas durer. Les deux leaders JC Urbain et JP Nataf s'étaient réunis à plusieurs reprises en concert. D'ailleurs, on se demande bien ce que sont devenus les autres membres. Ce sont les deux compères qui s'affichent seuls sur la pochette, contrairement aux précédents disques.
Cette "Mandarine" ressemble plus aux deux formidables disques solo de JP Nataf, "Plus de Sucre" et "Clair" qu'aux anciennes oeuvres des Innocents. C'est la même texture sonore, les mêmes jeux sur les mots, la même maturité musicale. Car c'est de cela dont il s'agit, de maturité, même si Urbain y apporte quelques connotations plus pop, lumineuses et bienvenues. "Mandarine" s'impose comme le meilleur disque du groupe, pas le plus immédiat ("Fous à lier" répond plus à ces critères là) mais le plus long en bouche, le plus savoureux. Du nectar, je vous dis.
Clip de "Les Philharmonies Martiennes" :
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