Accéder au contenu principal

Les Innocents - Mandarine

Les Innocents font partie de ces très rares formations (y en a-t-il d'autres ?) apparues en France dans les années 80 et qu'on n'a pas honte d'écouter encore aujourd'hui. Leur musique s'est même bonifiée avec le temps : que de chemin parcouru depuis "Jodie" sortie en 1987 ! Mais bon, d'autres groupes plus illustres ont commencé avec des choses dispensables et nettement plus embarrassantes, alors, on ne leur en tient pas rigueur. Au contraire, on s'en sent d'autant plus proches qu'ils ont grandi en même temps que nous. Les Innocents n'avaient pas donné de nouvelles discographiques depuis plus d'une décennie. Mais on devinait depuis quelques temps que cela n'allait pas durer. Les deux leaders JC Urbain et JP Nataf s'étaient réunis à plusieurs reprises en concert. D'ailleurs, on se demande bien ce que sont devenus les autres membres. Ce sont les deux compères qui s'affichent seuls sur la pochette, contrairement aux précédents disques. 
Cette "Mandarine" ressemble plus aux deux formidables disques solo de JP Nataf, "Plus de Sucre" et "Clair" qu'aux anciennes oeuvres des Innocents. C'est la même texture sonore, les mêmes jeux sur les mots, la même maturité musicale. Car c'est de cela dont il s'agit, de maturité, même si Urbain y apporte quelques connotations plus pop, lumineuses et bienvenues. "Mandarine" s'impose comme le meilleur disque du groupe, pas le plus immédiat ("Fous à lier" répond plus à ces critères là) mais le plus long en bouche, le plus savoureux. Du nectar, je vous dis.

Clip de "Les Philharmonies Martiennes" :

Commentaires

  1. C'est un retour qui fait plaisir à tous les adeptes de cette pop à la française...;)

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Beak - >>>>

A peine remis du magnifique concert de Beth Gibbons, que nous apprenions la sortie surprise d'un nouvel album de Beak, groupe de Geoff Barrow depuis 2009 et la fin (?) de Portishead. Beak a la bonne idée d'intituler ses disques d'un " > " supplémentaire à chaque fois - on en est au quatrième - , comme pour dire que la formation est en constante progression, ce qui est assez vrai, tellement cette nouvelle mouture impressionne d'emblée. Les deux premiers titres, " Strawberry Line " et " The Seal " fixent la barre très haut. La production est toujours impeccable, avec une rythmique bien mise en avant, rappelant bien sûr le krautrock dont on sait que Barrow est amateur depuis " Third " chef d'oeuvre indépassable de Portishead, ce chant distant et ces chansons qui progressent lentement, créant ce climat de tension constante, dans l'attente de ce qui va suivre. La suite, moins immédiatement renversante, plus lancinante, nous

Lucie

L'autre jour, en lisant l'article intitulé « ça rime à quoi de bloguer ? » sur le très bon blog « Words And Sounds » - que vous devez déjà connaître, mais que je vous recommande au cas où cela ne serait pas le cas - je me disais, mais oui, cette fille a raison : « ça rime à quoi la musique à papa? ». Enfin, non, sa réflexion est plutôt typiquement féminine : trouvons un sens derrière chaque chose ! Nous, les hommes, sommes plus instinctifs, moins réfléchis. C'est sans doute pour ça que dans le landernau (je ne sais pas pourquoi, j'aime bien cette expression, sans doute parce que ça fait breton :-) des « indierockblogueurs », il y a surtout des mecs. Un mec est par contre bizarrement plus maniaque de classements en tout genre, surtout de classements complètement inutiles dans la vie de tous les jours. Pour ceux qui ne me croient pas, relisez donc Nick Hornby. Et je dois dire que je n'échappe pas à la règle, même si j'essaie de me soigner. J'ai, par exemple,

Top albums 2023

2023, fin de la partie. Bonjour 2024 et bonne et heureuse année à toutes et tous ! Je termine cette fois-ci un premier janvier, sur le fil, histoire de bien clôturer l'affaire, sans anticipation. Avant de vous dire qu'il s'annonce plein de bonnes choses musicalement parlant pour la nouvelle année, voici un récapitulatif de l'an dernier en 10 albums. 10 disques choisis le plus subjectivement possible, parce que ce sont ceux qui m'ont le plus emballé, le plus suivi pendant douze mois et qui je pense, me suivront le plus longtemps encore à l'avenir. 10- Young Fathers - Heavy, Heavy Ces jeunes pères de famille inventent une pop futuriste à partir de mixtures de TV On The Radio, Animal Collective ou autre Massive Attack. C'est brillant, novateur, stimulant, mais cela a parfois le défaut de ses qualités : notre cerveau est régulièrement en surchauffe à l'écoute de ces morceaux bien trop denses pour le commun des mortels, incapable de retenir autant de sons, d&