Accéder au contenu principal

The Horrors - Primary Colours


Alors voilà le disque dont tout le monde parle en ce moment : le nouvel album de The Horrors. Pourtant, leur premier essai n'avait pas beaucoup fait parler de lui à l'époque. Alors pourquoi celui-là ? Parce que Geoff Barrow, le grand manitou de Portishead. C'est l'homme qui est derrière le nouveau son du groupe. Et cela s'entend. Surtout sur le dernier titre "Sea Within A Sea". Ce "Primary Colours" est pourtant bien dans la lignée de ce qui se fait beaucoup actuellement, à savoir un savant mélange de new-wave tendance gothique et d'influences de ce qu'on a appelé le mouvement "shoegazing" au début des années 90. Quelque part entre Joy Division et My Bloody Valentine, donc. Avec un peu du son du dernier Portishead. Forcément, on en frémit d'avance. On se dit que ça ne peut être que fabuleux. Et pourtant, je reste sur ma faim. C'est un peu brouillon, ça manque de concision. Ce n'est pas la claque du premier Interpol par exemple, même si certains titres comme "I Only Think Of You" y font beaucoup penser. "Sea Within A Sea" est bon, mais trop long, comme la plupart des morceaux. Ce qui faisait la force de Joy Division, c'était leur son tendu. Celle de My Bloody Valentine, c'était les mélodies pop sous les larsens. Ici, c'est Joy Division sans la tension, My Bloody Valentine sans les mélodies pop. Juste pas mal, sans plus. C'est dommage. (Site officiel)

6/10

Chroniques :
Gonzaï
Bloglounge
The Guardian
Les Inrocks
Pitchfork

Commentaires

  1. Tsss, tu t'es trompé, ce n'est pas "Sea Within A Sea est bon, mais trop long", mais "Sea Within A Sea est long, mais trop bon". Je l'aime bien ce disque, même si ce sont de gros imposteurs, la touche Portishead me plaît particulièrement...

    J'aurais bien aimé aller à la RDR, mais ça va être tendu. Et merci pour le blog !

    RépondreSupprimer
  2. euh le premier album a eu un énorme buzz en Angleterre, en France ça n'a pas spécialement pris au niveau du grand public (en même temps avec un disque garage sauvage comme le premier difficile de faire aussi bien que franz ici!) mais en Angleterre ça a plutôt bien marché, et les singles 45tours se vendent très très chers sur ebay, ce qui est quand même en général bon signe

    personnellement, je trouve qu'il y a aussi une grosse influence Kraut, notamment sur le single, la basse fait pas mal penser à un morceau de Can

    RépondreSupprimer
  3. Pas faux ce que tu dis Alex Twist et l'envolée électro me fait penser à la fin de The Rip de...Portishead!
    Sinon l'album, dommage, surtout la première partie un peu chiante à mon goût excepté le premier titre que j'aime beaucoup aussi.

    RépondreSupprimer
  4. D'accord avec Panda Panda, pour le début de l'album. Quand à la fin de "Sea Within A Sea", c'est effectivement grandement inspiré de "The Rip" ...
    Désolé, alex twist pour le buzz du premier disque outre-atlantique, je ne savais pas ... Mais, c'est vrai qu'ils ont le look pour ;-)

    RépondreSupprimer
  5. oui et pour l'influence de Can, ce n'est pas étonnant, c'est une des principales sources d'inspiration de Barrow !

    RépondreSupprimer
  6. le premier lp n'était pas du tout connoté 'kraut' comme je disais c'était à fond dans le délire 60s avec une pointe de "post-punk" sur les bords

    un des commentaires, parlent d'imposteurs? je ne sais pas? en tout cas ce sont des gens qui aiment bcp la musique, et qui ont des gouts en la matière vraiment originaux
    rien que pour ça je ne peux que les aimer :)

    RépondreSupprimer
  7. Peut être que l'interview sur mon blog pourra te faire changer d'avis !

    http://boomboomerang.blogspot.com/

    RépondreSupprimer
  8. @Yann : Merci pour le lien vers l'interview, mais j'ai déjà changé d'avis depuis, car si tu regardes mon bilan de fin d'année 2009, tu verras que The Horrors apparaissent en (très) bonne place.

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Beak - >>>>

A peine remis du magnifique concert de Beth Gibbons, que nous apprenions la sortie surprise d'un nouvel album de Beak, groupe de Geoff Barrow depuis 2009 et la fin (?) de Portishead. Beak a la bonne idée d'intituler ses disques d'un " > " supplémentaire à chaque fois - on en est au quatrième - , comme pour dire que la formation est en constante progression, ce qui est assez vrai, tellement cette nouvelle mouture impressionne d'emblée. Les deux premiers titres, " Strawberry Line " et " The Seal " fixent la barre très haut. La production est toujours impeccable, avec une rythmique bien mise en avant, rappelant bien sûr le krautrock dont on sait que Barrow est amateur depuis " Third " chef d'oeuvre indépassable de Portishead, ce chant distant et ces chansons qui progressent lentement, créant ce climat de tension constante, dans l'attente de ce qui va suivre. La suite, moins immédiatement renversante, plus lancinante, nous

Nick Cave & The Bad Seeds - Wild God

  Il y a eu un tournant dans la carrière de Nick Cave : " Push The Sky Away " en 2013. Avant ce disque, le chanteur australien était cantonné aux seuls amateurs de rock indépendant ou presque. Il y a bien eu quelques percées commerciales comme celles du vénéneux et romantique " Where The Wild Roses Grow " en 1995 mais c'était surtout parce qu'il chantait en duo avec sa très iconique compatriote Kylie Minogue. En tout cas, rien qui ne suffise à le hisser au panthéon du rock, comme c'est le cas aujourd'hui. Sa musique fait aujourd'hui une quasi unanimité et surtout ses disques sont chroniqués partout, jusque dans les rares pages culture de Figaro Madame. Je ne saurais expliquer un tel phénomène. Il y a peut-être plusieurs raisons. J'en lâche ici quelques unes : la reprise dès l'an 2000 de son sublime " The Mercy Seat " par Johnny Cash, comme une validation en bonne et due forme de l'importance de sa carrière et de son influenc

Lucie

L'autre jour, en lisant l'article intitulé « ça rime à quoi de bloguer ? » sur le très bon blog « Words And Sounds » - que vous devez déjà connaître, mais que je vous recommande au cas où cela ne serait pas le cas - je me disais, mais oui, cette fille a raison : « ça rime à quoi la musique à papa? ». Enfin, non, sa réflexion est plutôt typiquement féminine : trouvons un sens derrière chaque chose ! Nous, les hommes, sommes plus instinctifs, moins réfléchis. C'est sans doute pour ça que dans le landernau (je ne sais pas pourquoi, j'aime bien cette expression, sans doute parce que ça fait breton :-) des « indierockblogueurs », il y a surtout des mecs. Un mec est par contre bizarrement plus maniaque de classements en tout genre, surtout de classements complètement inutiles dans la vie de tous les jours. Pour ceux qui ne me croient pas, relisez donc Nick Hornby. Et je dois dire que je n'échappe pas à la règle, même si j'essaie de me soigner. J'ai, par exemple,