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Life de Keith Richards

Celui-là, je ne sais même pas quelle mouche m'a piqué de le lire : les Rolling Stones, ce n'est pas vraiment ma tasse de thé. Le blues, les méga-shows dans les plus grands stades de la planète, le "plus grand groupe de rock au monde" et tout le tralala : très peu pour moi. Il y a un côté Johnny Hallyday derrière tout ce barnum et franchement, toutes ces communions (consensuelles) de masse ne m'attirent pas. C'est dommage, car contrairement à notre "idole nationale", je reconnais bien aux Stones, le fait d'avoir pondu quelques grands standards du rock : "Paint It Black" ou "She's Like A Rainbow" sont absolument irrésistibles. Alors, pourquoi cette envie soudaine de me plonger dans l'autobiographie de ce vieux singe, celui qui, à force de singeries, finit d'ailleurs par tomber (sur?) des arbres ? Par curiosité. Pour voir si la réalité était à la hauteur du mythe, même si comme dans toute autobiographie, il y a aussi une part de romance...
Si la première partie est évidemment très "sexe, drogue (surtout) et rock'n'roll", notamment son idylle avec le mannequin Anita Pallenberg, qu'il avait "piqué" à Brian Jones... Au passage, Richards et Jagger ont beau aujourd'hui minimisé l'influence de ce dernier au sein des Rolling Stones, je préfère la musique du groupe quand celui-ci y était encore ("Aftermath", "Their Satanic Majesties Request"), même si toutes les chansons sont pourtant créditées des deux stars. Pas beaucoup de mots sur la mort accidentelle (?) de Brian Jones donc. Et puis, le livre tombe petit à petit dans le people et l'anecdotique (une explication sur l'"indispensable" recette maison de la saucisse-purée suivie d'une autre toute aussi technique sur sa façon particulière d'accorder sa guitare sur seulement 5 cordes). On n'y apprend au final pas grand chose qu'on ne savait déjà : que Richards est bien (trop?) conscient d'avoir participé à vulgariser le blues noir américain pour les petits blancs, que mis à part l'amour de son instrument (de musique, j'entends), il n'est pas très porté sur tout ce qui relève du domaine artistique et qu'il n'est assurément pas un grand intellectuel. Sinon, il y a bien quelques mots pas très sympathiques pour son alter ego sir Jagger et puis, voilà... Comme quoi, la vie de rock-star n'est pas si passionnante qu'on pourrait le croire.

"Jumping Jack Flash" :

"Chaque fois que je joue ce thème, je sens le groupe décoller derrière moi. C'est super chargé en énergie : tu sautes sur le riff et il se joue tout seul..."

Bande-annonce du film "Sympathy For The Devil" de Jean-Luc Godard :

"Jusque-là, ses films étaient plutôt maîtrisés, presque hitchcockiens, mais c'était une année où on faisait tout et n'importe quoi, avec pas mal de n'importe quoi. Je veux dire que, bon, quel besoin Jean-Luc Godard avait-il de s'intéresser à la petite révolution hippie en cours chez les Anglais pour essayer de montrer que c'était quelque chose d'autre ? Mon explication, c'est que quelqu'un avait mis de l'acide dans son café et qu'il a passé cette année foireuse en surchauffe idéologique permanente." 

Le fameux concert d'Altamont :

"Meredith Hunter a été tué. Trois autres personnes sont mortes accidentellement. Lors d'un show de cette ampleur, le bilan peut être de quatre ou cinq morts piétinés ou étouffés. Pensez au Who et à leur concert de Cincinnati, parfaitement autorisé mais où onze spectateurs ont péri. Altamont, c'était la face obscure de la nature humaine, le voyage au coeur des ténèbres, un retour à l'âge de pierre en quelques heures à peine grâce à Sonny Barger et sa bande d'Angels."

Bande-annonce du film "Performance" de Nicolas Roeg :

"Il m'a fallu des lustres pour découvrir ce qui s'était passé entre Mick et Anita, et pourtant je le sentais. L'indice le plus criant, c'était que Mick ne manifestait rien de particulier. La bourgeoise rentre tard à la maison en se plaignant du tournage, de Donald, et blablabla, mais en même temps je la connais, la bourgeoise, et les fois où elle ne rentre pas du tout, je m'en vais de mon côté et je vois une autre copine."

Bande-annonce du documentaire sur "Exile On Main Street" :

"Lorsqu'on regarde le documentaire sur "Exile", on a l'impression d'une sorte de jam-session improvisée dans le bunker, qui dure tant qu'on n'a pas trouvé quelque chose, tant qu'on n'arrive pas à faire une prise, comme si on attendait un signal venu d'en haut."

Bande-annonce de "Shine A light" de Martin Scorsese :

"Plus tard, toujours en 2006, Martin Scorsese a commencé à tourner un documentaire sur les Stones à partir de deux soirées au Beacon Theatre de New York, et c'est devenu "Shine A Light". Là, on a balancé du rock, du vrai."

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