Accéder au contenu principal

Public Service Broadcasting (+ Lull) - Paris, La Maroquinerie - 5 mars 2016

Enfin, le premier concert de l'année 2016... Et pas n'importe quel concert puisqu'il s'agit de Public Service Broascasting, mon meilleur souvenir de musique live de 2015. Bien sûr, il y a l'obligatoire première partie. Et là, plus que d'habitude, elle semble un passage obligé. Déjà le groupe n'en est pas un. Seul le chanteur a pu venir. A croire qu'il y a eu un remplacement à la dernière minute. Je n'aime pas dire du mal des gens car le chanteur présent est plutôt gentil, charmant même, mais sa musique, je ne peux pas. Pourquoi vouloir imiter James Blunt ? Pourquoi ne pas chanter en français ? C'est bien d'avoir des références anglo-saxonnes mais vu ce qui existe déjà en termes de musique folk, la concurrence est plus ardue et le champ des possibles plus limité. Je ne m'éterniserai donc pas sur Lull, le nom même paraît être une blague (lol). Le chanteur aurait eu plus sa place à l'émission The Voice, dont la voix et la belle gueule auraient fait tout son effet auprès de Zazie. Une erreur de casting donc. De plus, l'univers des londoniens de Public Service Broadcasting n'a absolument rien à voir. Je n'étais pas en grande forme ce soir-là : l'hiver, la grisaille et le manque de sommeil sans doute. Du coup, le son me paraît trop fort, trop puissant pour la petite salle de la Maroquinerie et mes oreilles fragiles. Bizarrement, ce n'est même pas la musique qui me gêne, mais les paroles pré-enregistrées. Pour le reste, Public Service Broadcasting, c'est toujours aussi bien en live. Le public est essentiellement composé de trentenaires voire quadra et plus - certains, en bons fans, ont même acheté les tee-shirts à l'entrée. Bah oui, je me rends compte que je n'écoute plus de la musique de jeunes, de la musique de papa en somme. Le groupe nous propose quand même quelques nouveaux morceaux. Le prochain album devrait avoir pour thème Londres pendant la deuxième guerre mondiale. Du coup, la musique s'y fait plus sombre, tendance krautrock. On a hâte d'entendre ça. Comme quoi, malgré le concept qui peut paraître d'emblée étriqué, les possibilités sont finalement infinies. Surtout quand on possède une palette sonore aussi large que ces énergumènes-là. J. Willgoose, pour une fois, prend même le micro pour remercier personnellement le public sans passer par ses sempiternelles machines. S'ils ont réussi à élargir leur public chez eux - où ils connaissent déjà un petit succès - en France, la mayonnaise a du mal à prendre. C'est dommage mais pas forcément étonnant tellement l'humour et le détachement dont ils font preuve sont typiquement anglais. Et puis, je ne veux pas faire mon rabat-joie, mais on n'a jamais eu beaucoup d'oreilles lorsqu'il s'agit de rock. Tout simplement parce que ça ne fait pas partie de notre culture. Tout ça finit par un rappel où le groupe joue ses deux "tubes" : "Gagarin" et "Everest". Tant pis pour mes oreilles. Elles aussi doivent être "trop" françaises. Comme quoi, même quand la tête dit oui, le corps résiste. Saleté de traditions !

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Beak - >>>>

A peine remis du magnifique concert de Beth Gibbons, que nous apprenions la sortie surprise d'un nouvel album de Beak, groupe de Geoff Barrow depuis 2009 et la fin (?) de Portishead. Beak a la bonne idée d'intituler ses disques d'un " > " supplémentaire à chaque fois - on en est au quatrième - , comme pour dire que la formation est en constante progression, ce qui est assez vrai, tellement cette nouvelle mouture impressionne d'emblée. Les deux premiers titres, " Strawberry Line " et " The Seal " fixent la barre très haut. La production est toujours impeccable, avec une rythmique bien mise en avant, rappelant bien sûr le krautrock dont on sait que Barrow est amateur depuis " Third " chef d'oeuvre indépassable de Portishead, ce chant distant et ces chansons qui progressent lentement, créant ce climat de tension constante, dans l'attente de ce qui va suivre. La suite, moins immédiatement renversante, plus lancinante, nous

Nick Cave & The Bad Seeds - Wild God

  Il y a eu un tournant dans la carrière de Nick Cave : " Push The Sky Away " en 2013. Avant ce disque, le chanteur australien était cantonné aux seuls amateurs de rock indépendant ou presque. Il y a bien eu quelques percées commerciales comme celles du vénéneux et romantique " Where The Wild Roses Grow " en 1995 mais c'était surtout parce qu'il chantait en duo avec sa très iconique compatriote Kylie Minogue. En tout cas, rien qui ne suffise à le hisser au panthéon du rock, comme c'est le cas aujourd'hui. Sa musique fait aujourd'hui une quasi unanimité et surtout ses disques sont chroniqués partout, jusque dans les rares pages culture de Figaro Madame. Je ne saurais expliquer un tel phénomène. Il y a peut-être plusieurs raisons. J'en lâche ici quelques unes : la reprise dès l'an 2000 de son sublime " The Mercy Seat " par Johnny Cash, comme une validation en bonne et due forme de l'importance de sa carrière et de son influenc

Lucie

L'autre jour, en lisant l'article intitulé « ça rime à quoi de bloguer ? » sur le très bon blog « Words And Sounds » - que vous devez déjà connaître, mais que je vous recommande au cas où cela ne serait pas le cas - je me disais, mais oui, cette fille a raison : « ça rime à quoi la musique à papa? ». Enfin, non, sa réflexion est plutôt typiquement féminine : trouvons un sens derrière chaque chose ! Nous, les hommes, sommes plus instinctifs, moins réfléchis. C'est sans doute pour ça que dans le landernau (je ne sais pas pourquoi, j'aime bien cette expression, sans doute parce que ça fait breton :-) des « indierockblogueurs », il y a surtout des mecs. Un mec est par contre bizarrement plus maniaque de classements en tout genre, surtout de classements complètement inutiles dans la vie de tous les jours. Pour ceux qui ne me croient pas, relisez donc Nick Hornby. Et je dois dire que je n'échappe pas à la règle, même si j'essaie de me soigner. J'ai, par exemple,