Il y a une influence qui saute immédiatement aux oreilles, à l'écoute du premier album des anglais de Ulrika Spacek, c'est Deerhunter. Plusieurs morceaux pourraient être l'oeuvre de Bradford Cox ("Porcelain", "Strawberry Glue", etc). On retrouve aussi malheureusement l'attitude nonchalante et énervante qui va avec. Comme si ce genre de musique ne pouvait se dissocier d'un certain état d'esprit supérieur. La différence avec Deerhunter, c'est le côté psychédélique beaucoup plus marqué - ils seront d'ailleurs au Paris International Festival Of Psychedelic Music le 19 juin à la Ferme du Buisson partageant une jolie affiche avec Jacco Gardner et les précieux Woods -, jusqu'à l'écrasant martèlement des rythmiques. Si ce n'était les morceaux précédents, l'introduction bourine de "Nk" par exemple m'aurait dissuadé d'aller plus loin. Beaucoup ont déjà fait de Ulrika Spacek leur révélation rock du début de l'année, parce que leur musique est susceptible de rassembler, des fans de rock indépendant jusqu'aux métalleux.
Ulrika Spacek gagne par son éclectisme, jonglant entre lourdeur et légèreté, ombre et lumière, grâce sa rare habileté à surfer sur les genres et les références. Une victoire aux points donc mais pas encore par KO. Au milieu de cet intelligent maelström sonore, il manque encore une identité propre, un style. Ça viendra sûrement.
Clip de "Strawberry Glue" :
J'ai bien aimé l'album aussi, j'ai un peu le même avis que toi, ça manque un peu de parti pris pour se démarquer de la masse des groupes psyché/rock/kraut mais il y a de bons morceaux et un joli équilibre légèreté/lourdeur. A suivre donc, c'est déjà pas mal du tout et c'est prometteur ! :)
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