Toujours se méfier des doubles prénoms. Ils n'évoquent souvent rien de bon, au pire des serial killers (Émile Louis, Guy Georges, etc) au mieux le pire de la variété française (Franck Michael, Herbert Léonard, Claude François, François Valéry, Mireille Mathieu et j'en passe, la liste est longue comme le bras...) il doit y avoir un truc avec eux. Sauf que là, c'est un double double prénom, à l'image de François François, le chanteur ringard imaginé par Albert Algoud, du temps de la grande époque de l'esprit Canal et de "Nulle Part Ailleurs". Oui, Sylvain Sylvain - même si sur ce disque, il avait momentanément changé en Syl Sylvain -, ça ne fait pas sérieux. Le type est pourtant un ancien membre des New York Dolls, ce groupe de glam punk trop en avance sur son temps qui est devenu culte bien plus tard par le biais de fans respectés comme Morrissey. Peut-être qu'il en sera de même avec les deux albums solos de Sylvain Sylvain, sortis au tout début des années 80 et qui contiennent quelques irrésistibles tubes bubble pop, bien loin de l'image sulfureuse de son ancien groupe. "Formidable" - le chanteur traînait à l'époque ses guêtres à Paris et fréquentait régulièrement la salle du Gibus, d'où le français presque sans accent - est de ceux-là. Je vous mets au défi de vous l'enlever de la tête une fois que vous l'aurez écouté. Bien sûr, les éternels rabat-joie diront que c'est kitsch, niais et que sais-je. Même Sylvain Sylvain a dénigré depuis ces chansons-là, jugeant la production trop lisse. Mais en ces temps moroses, le moral en berne, écouter cette musique-là fait l'effet d'une revigorante tornade de fraîcheur. Et, mine de rien, on se surprend à y revenir, même pas honteux. Merci à maman pour cette charmante découverte : "tu es formidable, doudoudou...".
A peine remis du magnifique concert de Beth Gibbons, que nous apprenions la sortie surprise d'un nouvel album de Beak, groupe de Geoff Barrow depuis 2009 et la fin (?) de Portishead. Beak a la bonne idée d'intituler ses disques d'un " > " supplémentaire à chaque fois - on en est au quatrième - , comme pour dire que la formation est en constante progression, ce qui est assez vrai, tellement cette nouvelle mouture impressionne d'emblée. Les deux premiers titres, " Strawberry Line " et " The Seal " fixent la barre très haut. La production est toujours impeccable, avec une rythmique bien mise en avant, rappelant bien sûr le krautrock dont on sait que Barrow est amateur depuis " Third " chef d'oeuvre indépassable de Portishead, ce chant distant et ces chansons qui progressent lentement, créant ce climat de tension constante, dans l'attente de ce qui va suivre. La suite, moins immédiatement renversante, plus lancinante, nous
Tu ne peux pas savoir le bonheur que j'ai eu quand j'ai retrouvé ur le NET ces deux albums, je les avais en vinyle mais perdus, hélas. Après tout si on est amateur de la pop de Nick Lowe il y a ici que du bonheur. Note: comme en cuisine, l'ingrédient pop des NYD on sais qui c'est. Quoiqu'un Johnny Thunders n'était pas complètement hors mélodie...
RépondreSupprimerça fait plaisir de voir qu'il n'y a pas qu'à moi que cette pop parle :-)
SupprimerJ'adore ce type de pop bien assumé, jouant à la frontière d'un mauvais goût? Quoique, un groupe comme ABBA je me souviens notre perception ado et ce que j'en pense aujourd'hui. Comme si le kitsch se bonifiait ou comme si nous nous détachions des postures de l'époque. C'est avec ce genre de posture que je suis pasé à côté de beaucoup de musique: Steely dan par exemple (musique de minet... ce que je pouvais être c..)
SupprimerVoilà, il faut aimer sans posture, sans à priori.
SupprimerC'est excellent ! Merci pour la découverte ! :D
SupprimerBahh, quand on était ado et même ado+ (et même parfois aujourd'hui) les postures ça peut être marrant.
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