Après la mort de l'icône Bowie, c'est plus fort que nous, on essaie de faire le point. Que sont devenus nos idoles ? Ces modèles, ces personnages incontournables de l'histoire du rock. Ces artistes qui ont su traverser les générations, en restant aujourd'hui encore des références pour les plus jeunes. Iggy Pop est évidemment de ceux-là. Même si la figure tutélaire du punk, l'iguane, a pris du plomb dans l'aile depuis pas mal d'années, jusqu'à apparaître dans des spots publicitaires, en parodie de l'éternel rebelle. Comme s'il était le seul à parler à tout le monde dans les chanteurs dits un tant soit peu transgressifs. Mais l'époque de "I Wanna Be Your Dog" ou autres "Penetration" est bien révolue. Le monde a changé, plus très apte à s'offusquer à la première chanson un peu trop crue écoutée. Iggy lui même a vieilli, il l'avoue. Il ne se sent pas rivaliser avec la nouvelle génération. D'ailleurs, où est la relève ? Après voir avoir offert une sortie de route honorable aux frères Asheton avec la sympathique reformation des Stooges, le chanteur sort enfin du bois, voulant terminer en beauté.
Il s'offre ainsi les services du Queen of Stone Age de service, le géant et sérieux Josh Homme, impeccable guitariste, plus proche du hard-rock que du punk de part sa technique musicale. Ce "Post Pop Depression" est pourtant comme son l'indique plutôt pop, comme une suite près de quarante ans après au fabuleux dyptique "The Idiot" / "Lust For Life", qui reste aujourd'hui encore l'apogée de sa carrière solo et ses deux seuls disques indispensables. Ce nouvel album est un improbable retour au premier plan d'un artiste qu'on croyait relégué à tenir juste un rôle de grand frère "rock" pour jeunes vieux en mal de rébellion adolescente. Iggy Pop n'est pas qu'un animal scénique. On peut aussi écouter sa musique tranquille chez soi et y trouver son compte. C'est une bien bonne nouvelle. On l'avait oublié, l'iguane est un animal qui change régulièrement de peau jusqu'à ressembler ici souvent à un certain David Bowie : coïncidence ?
Je disais que Iggy Pop c'est aussi une voix, un coffre, un timbre, un grain. Voilà, moi elle me transporte cette voix et généralement j'accroche à tout ce qu'elle entreprend. Du coup, mon souvenir de la seule écoute de ce disque est que la voix est là. Il me faudra y revenir pour goûter les titres.
RépondreSupprimerOui, c'est vrai. Iggy, c'est une voix et là, elle est sacrément présente. Excellent disque. Très classe.
SupprimerIl a un côté crooner torturé qui me plaît bien aussi sur celui-là.
SupprimerUn côté Cash, ou Elvis se la jouant Sinatra... Ou Scott Walker en bad trip... Bref, en plus l'écrin sonore très bon, Iggy habite vraiment ce disque et ça en fait un sacré album.
C'est exactement ça. J'adore le côté crooner volontairement exagéré dans la voix.
SupprimerHonnêtement qui d'autre est capable de chanter ça sans être ridicule voire même être crédible ;-) ?
RépondreSupprimerhttps://www.youtube.com/watch?v=8P09rxVaQAM