La vie est affaire de circonstances. On était en Bretagne, dans la région rennaise, au moment de la Route du Rock collection hiver. L'occasion était donc idéale pour aller y faire un tour. Surtout qu'il y avait la venue de la divine Anna Calvi - dont j'ai honteusement passé sous silence ici son dernier et excellent album "Hunter" paru l'an passé. Il y avait aussi les américains de BC Camplight mais on apprit une fois arrivés sur place que leur concert avait été annulé pour cause de retard de vol. Pas cool. On a donc attendu l'ouverture des festivités une heure plus tard, l'organisation eut la bonne idée d'avancer chaque concert de trente minutes. La soirée débuta donc avec les anglais de Drahla. Les ayant écouté un peu avant de venir les voir, j'étais resté sur une impression très mitigée : la musique post-punk du groupe me paraissait pas mélodique pour un sou et surtout assez lourdaude. J'en eus vite la confirmation en live. La présence d'un saxophone apportait certes un peu d'originalité mais l'ensemble restait assez univoque, les titres se ressemblant tous. Pas sûr qu'on réentende parler de Drahla. Le concert devait durer 50 minutes, il durera une bonne dizaine de minutes de moins. Pas forcément grave, vu le peu d'enthousiasme ressenti par rapport à ce qu'on entendait maman et moi. L'un des écueils des festivals ne disposant que d'une seule scène est cette attente particulièrement longue entre deux prestations, le délai d'attente étant équivalent à la durée même d'un concert. Anna Calvi arriva sur scène, une fois que celle-ci fut au préalable inondée de lumière rouge.
D'emblée, elle capta l'attention toute entière du public, avec un "No more words" particulièrement bienvenu, comme un brillant résumé de son talent hors norme. Le silence de cathédrale entre chaque respiration de la chanson était impressionnant. Là où Drahla semblait vouloir combler à tout prix le silence et les espaces, Calvi gardait le parfait contrôle, soufflant constamment le chaud et le froid, la douceur et la furie. La chanteuse est seule en scène avec sa guitare, mais n'a pas besoin de plus. Pour l'avoir déjà vu dans d'autres configurations, notamment avec un batteur, la présence de musiciens supplémentaires avait tendance à alourdir l'ensemble. Elle disqualifie la quasi intégralité de la concurrence. On n'a jamais entendu une telle maîtrise vocale et de la guitare depuis Jeff Buckley. Si l'américain s'autorisait parfois quelques sorties de routes, quitte à trop en faire. Chez l'anglaise, tout reste incroyablement maîtrisé, même quand ça dissone un peu. A peine une heure de concert et un goût de trop peu. La classe absolue, jusqu'au "good night" final. On décide d'en rester là, il aurait fallu attendre trois bons quarts d'heure supplémentaires le concert suivant qui ne pouvait de toute façon qu'être décevant.
D'emblée, elle capta l'attention toute entière du public, avec un "No more words" particulièrement bienvenu, comme un brillant résumé de son talent hors norme. Le silence de cathédrale entre chaque respiration de la chanson était impressionnant. Là où Drahla semblait vouloir combler à tout prix le silence et les espaces, Calvi gardait le parfait contrôle, soufflant constamment le chaud et le froid, la douceur et la furie. La chanteuse est seule en scène avec sa guitare, mais n'a pas besoin de plus. Pour l'avoir déjà vu dans d'autres configurations, notamment avec un batteur, la présence de musiciens supplémentaires avait tendance à alourdir l'ensemble. Elle disqualifie la quasi intégralité de la concurrence. On n'a jamais entendu une telle maîtrise vocale et de la guitare depuis Jeff Buckley. Si l'américain s'autorisait parfois quelques sorties de routes, quitte à trop en faire. Chez l'anglaise, tout reste incroyablement maîtrisé, même quand ça dissone un peu. A peine une heure de concert et un goût de trop peu. La classe absolue, jusqu'au "good night" final. On décide d'en rester là, il aurait fallu attendre trois bons quarts d'heure supplémentaires le concert suivant qui ne pouvait de toute façon qu'être décevant.
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