Voilà typiquement le groupe que l'Angleterre sait encore produire. Un groupe de jeunes gens, à peine majeurs, et qui pourtant ont déjà réussi à digérer quarante ans de rock anglais, de Joy Division à The Fall en passant par les Happy Mondays, Depeche Mode voire Pet Shop Boys. Il y a une culture rock là-bas qui n'existe nulle part ailleurs. Le premier album de Working Men's Club a mis du temps à sortir, repoussé plusieurs fois en raison de l'actualité. Mais la formation originaire du nord de l'Angleterre avait déjà été repérée depuis un moment, participant l'an dernier au festival des Inrocks et au mois de février passé à celui de la Route du Rock. Aaaah, l'époque des festivals semble si lointaine... On pense aux buzz orchestrés jadis par le NME et consorts à chaque nouvelle révélation. Il est évident qu'à l'époque où ces magazines avaient encore de l'influence, ces gamins-là auraient pu devenir énormes. Il suffit d'écouter les deux premiers titres, les formidables "Valleys" et "A.A.A.A." de ce premier album éponyme pour s'en persuader. On se prend d'une irrésistible envie de dodeliner de la tête, incapable de contrôler l'effet que produisent ces redoutables rythmiques.
Mais quel groupe de rock apparu lors des dix dernières années parvient à remplir des stades, voire même des salles de plusieurs milliers de places ? Le confinement n'a rien retardé du tout, ce groupe comme d'autres ne connaîtra pas de succès tonitruant. Ce n'est pas grave, il fait du bien à toute une génération nostalgique du son Madchester de la fin des années 80. Une génération adolescente voire enfant à l'époque devenue aujourd'hui des travailleurs aguerris, sachant séparer le bon grain de l'ivraie. De la musique de club pour travailleurs donc.
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