Dans la famille des folkeux français mélancoliques qui chantent dans la langue de Shakespeare, je voudrais la petite soeur des déjà célébrés et reconnus Sébastien Schuller et Syd Matters. Elle s'appelle Faustine Seilman et comme son nom ne l'indique pas vraiment, la belle a en effet des origines françaises et vit d'ailleurs par chez nous. Son compagnon, Vincent Dupas, est chanteur et guitariste du groupe nantais My Name Is Nobody, groupe auquel Faustine participe aussi. Nantes, d'ailleurs, résonne en écho à la musique d'un autre artiste local - tiens, ça faisait longtemps que je n'avais pas mentionné son nom :) -, Dominique A, à laquelle ce "Whispers & Shouts" fait par moments indéniablement penser. A l'album "L'horizon" notamment, et on imagine alors très bien Faustine, chanter sur scène, agitant inconsciemment les mains, telle une Françoise Breut, comme pour mieux marquer les mélodies tourbillonnantes de ces chansons qui, comme des vagues, nous emportent puis nous laissent ensuite choir seul, sur la plage de nos illusions (putain, c'est beau, ce que je dis!). Comme Dominique, on ressent ici l'inspiration d'une certaine Barbara, pour le piano, pour la voix aussi, un peu théâtrale parfois, paradoxalement surtout lorsqu'elle chante en anglais. Le seul titre en français "Laissez-nous là" est pourtant le morceau plus immédiatement émouvant du disque.
Mais il y a d'autres chansons marquantes sur ce disque, qui a l'avantage de ne pas se contenter d'une seule et unique direction, qui est souvent l'apanage de ce genre d'univers profondément mélancolique. "Never-ending Song", par exemple, est un titre plus enjoué, presque pop. "The Sheperd" commence doucement pour s'emballer et finir dans une belle envolée lyrique. Chaque morceau ou presque possède ainsi son propre charme, ce qui fait que l'on sait déjà que "Whispers & Shouts" est un disque qui nous suivra, mine de rien, un bon bout de temps.
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