Accéder au contenu principal

Feu! Chatterton - L'oiseleur

Décidément, il est question d'oiseaux cette semaine dans les sorties musicales. Après Dominique A et "la mort d'un oiseau" - peut-être le moins bon titre de "Toute latitude"- en lien avec leur fameux courage qu'il chantait il y a plus de vingt-cinq ans déjà. Comme pour dire que l'époque n'est plus aux regrets, mais au terrible constat. "L'oiseleur", difficile exercice du deuxième album, permet au groupe Feu! Chatterton de transformer superbement leur premier essai. Ils assoient définitivement leur style inimitable. Leur pop-rock lyrique est unique. Elle n'a toujours pas peur d'en faire trop, de chanter comme un livre, comme Eluard ("Le Départ"), Aragon ("Zone Libre") à qui ils font ici référence. "Comme Apolllinaire, un souvenir pour récompense" chantent-ils aussi sur le sublime "Souvenir" dont la seule écoute permet de comprendre à quel niveau d'exigence Feu! Chatterton se situe. Car si les paroles sont belles, les arrangements variés ne sont pas en reste. Les chansons n'empruntent jamais de lignes droites. Elles sont en constante évolution, nous emmenant de surprises en surprises.
Ce disque aurait pu aussi être mon disque de la semaine, mais je sais qu'il me faudra plus longtemps que cela pour m'en sortir réellement. Parce qu'en plus, il est long - 13 morceaux dont la plupart tutoient les 5 minutes - et qu'évidemment, tout ne s'impose pas dès la première écoute, que certains tics - cette façon ostentatoire de chanter - agacent même un peu. La deuxième partie du disque touche par exemple moins. Il y a toutefois tellement de fulgurances qu'il est bien difficile de se détacher aisément de l'univers musical très original de Feu! Chatterton.

Commentaires

  1. J'ai pas eu le temps de l'écouter en entier mais le peu que j'en ai entendu est très prometteur

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

James Yorkston, Nina Persson & The Second Hand Orchestra - The Great White Sea Eagle

  Après la parenthèse de l'iguane, revenons à de la douceur avec un nouvel album de l'écossais James Yorkston et son orchestre de seconde main suédois - The Second Hand Orchestra, c'est leur vrai nom - mené par Karl-Jonas Winqvist. Si je n'ai jamais parlé de leur musique ici, c'est sans doute parce qu'elle est trop discrète, pas assez moderne et que leurs albums devaient paraître alors que je donnais la priorité à d'autres sorties plus bruyantes dans tous les sens du terme. Je profite donc de l'accalmie du mois de janvier pour me rattraper. Cette fois-ci, avant de rentrer en studio avec leur orchestre, Yorkston et Winqvist se sont dit qu'il manquait quelque chose aux délicates chansons écrites par l'écossais. Une voix féminine. Et en Suède, quand on parle de douce voix mélodique, on pense évidemment à Nina Persson, l'ex-chanteuse des inoffensifs Cardigans dont on se souvient au moins pour les tubes " Lovefool " et " My favorite

Lucie

L'autre jour, en lisant l'article intitulé « ça rime à quoi de bloguer ? » sur le très bon blog « Words And Sounds » - que vous devez déjà connaître, mais que je vous recommande au cas où cela ne serait pas le cas - je me disais, mais oui, cette fille a raison : « ça rime à quoi la musique à papa? ». Enfin, non, sa réflexion est plutôt typiquement féminine : trouvons un sens derrière chaque chose ! Nous, les hommes, sommes plus instinctifs, moins réfléchis. C'est sans doute pour ça que dans le landernau (je ne sais pas pourquoi, j'aime bien cette expression, sans doute parce que ça fait breton :-) des « indierockblogueurs », il y a surtout des mecs. Un mec est par contre bizarrement plus maniaque de classements en tout genre, surtout de classements complètement inutiles dans la vie de tous les jours. Pour ceux qui ne me croient pas, relisez donc Nick Hornby. Et je dois dire que je n'échappe pas à la règle, même si j'essaie de me soigner. J'ai, par exemple,

Top albums 2023

2023, fin de la partie. Bonjour 2024 et bonne et heureuse année à toutes et tous ! Je termine cette fois-ci un premier janvier, sur le fil, histoire de bien clôturer l'affaire, sans anticipation. Avant de vous dire qu'il s'annonce plein de bonnes choses musicalement parlant pour la nouvelle année, voici un récapitulatif de l'an dernier en 10 albums. 10 disques choisis le plus subjectivement possible, parce que ce sont ceux qui m'ont le plus emballé, le plus suivi pendant douze mois et qui je pense, me suivront le plus longtemps encore à l'avenir. 10- Young Fathers - Heavy, Heavy Ces jeunes pères de famille inventent une pop futuriste à partir de mixtures de TV On The Radio, Animal Collective ou autre Massive Attack. C'est brillant, novateur, stimulant, mais cela a parfois le défaut de ses qualités : notre cerveau est régulièrement en surchauffe à l'écoute de ces morceaux bien trop denses pour le commun des mortels, incapable de retenir autant de sons, d&