On avait presque oublié son nom sur le disque, le premier et toujours seul - mais plus pour longtemps - album de Beth Gibbons en congés de Portishead. Rustin Man, alias Paul Webb, est un homme de l'ombre. Ce "Drift Code" pourrait le faire entrer pour de bon dans la lumière. Puisque, pour une fois, il apparaît seul au générique, jouant enfin le premier rôle, après avoir aussi été confiné derrière Mark Hollis au sein de Talk Talk. On savait le monsieur talentueux, musicalement parlant, ce disque, avec ces somptueux arrangements, n'en est donc qu'une confirmation. Mais on ne savait pas qu'il avait une si belle voix. Le style se rapproche d'un Robert Wyatt ou du Bowie de "Blackstar". L'album, préparé minutieusement depuis plusieurs années, a été enregistré dans une grange, à l'écart de toute civilisation. Webb, entouré de sa femme et de ses filles, a pris son temps, retapant le lieu en même temps qu'il peaufinait sa musique.
Nous voici donc en possession d'un vrai disque d'artisan, à l'ancienne. Un disque comme on n'en fait quasiment plus, capable de nous réconcilier de tout. "It feels so good to be alive" chante-t-il d'ailleurs à la fin du titre d'ouverture "Vanishing Heart". Simple et sublime à la fois, comme les plus grands classiques du genre.
J'aime beaucoup cet album. the world's in town est superbe. Et sur la dernière la voix ressemble effectivement à celle de Bowie, fin de carrière.
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