Accéder au contenu principal

Mes indispensables : Suede - Suede (1993)


Je vous avais dit que j'allais vous parler dans cette chronique "Mes indispensables" de disques un peu moins évidents, de "classiques" un peu plus discutables que les trois premiers albums présentés pour l'instant. Dans la série des disques que tout le monde n'aime pas, voici Suede et leur premier album éponyme sorti en 1993. Suede, c'est une de mes madeleines de Proust. La plus grosse sans doute. Car c'est par eux que j'ai découvert le style de musique que j'écoute actuellement. Grâce à un clip de "Animal Nitrate" sur MTV : une grosse claque, comme on dit maintenant. Je me suis rendu compte en 93 qu'il existait autre chose que Dire Straits, Genesis ou Queen dans le style pop-rock. Autre chose que ce qui passait habituellement en radio. Et le reste m'est apparu alors atrocement fade. Bon, c'est vrai, on était quand même sur MTV, mais à partir de Suede, par le biais d'amis bien intentionnés, j'ai découvert aussi Bernard Lenoir et là, forcément, ça ouvre des horizons ... Ce premier album de Suede a donc été le déclencheur. Ce style de pop un peu rebelle et glam et en même temps terriblement mélodique m'a tout de suite plu. En réécoutant le disque plus de 15 ans après, je trouve en plus qu'il n'a pas si mal vieilli que ça - mais c'est un avis personnel. "The Drowners", "Animal Nitrate" bien sûr, "So Young", "Metal Mickey" étaient quand même des singles super efficaces. Bien sûr, c'étaient des poseurs, mais à l'époque, j'en avais cure. Pas sûr que maintenant, je tomberai encore dans le panneau, mais peu importe.

La britpop était alors lancée, la vague balaiera ensuite injustement Brett Anderson et sa bande. Le surdoué guitariste Bernard Butler claquera d'ailleurs la porte après leur deuxième et excellent "Dog Man Star". Après, plus rien ne sera pareil. Il y aura bien un "Coming Up" plutôt pas mal mais c'est tout. Depuis, l'ami Brett continue en solo une carrière assez confidentielle. Mais à l'écoute de ses disques pépères, c'est finalement assez mérité. Suede restera donc définitivement lié à mon adolescence, à ma jeunesse musicale, à mon passage à l'âge adulte. L'âge des possibles. Des bons souvenirs en somme.

Clip de "The Drowners" :


Clip de "Animal Nitrate" :


Clip de "Metal Mickey" :


Clip de "So Young" :

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Beak - >>>>

A peine remis du magnifique concert de Beth Gibbons, que nous apprenions la sortie surprise d'un nouvel album de Beak, groupe de Geoff Barrow depuis 2009 et la fin (?) de Portishead. Beak a la bonne idée d'intituler ses disques d'un " > " supplémentaire à chaque fois - on en est au quatrième - , comme pour dire que la formation est en constante progression, ce qui est assez vrai, tellement cette nouvelle mouture impressionne d'emblée. Les deux premiers titres, " Strawberry Line " et " The Seal " fixent la barre très haut. La production est toujours impeccable, avec une rythmique bien mise en avant, rappelant bien sûr le krautrock dont on sait que Barrow est amateur depuis " Third " chef d'oeuvre indépassable de Portishead, ce chant distant et ces chansons qui progressent lentement, créant ce climat de tension constante, dans l'attente de ce qui va suivre. La suite, moins immédiatement renversante, plus lancinante, nous

Lucie

L'autre jour, en lisant l'article intitulé « ça rime à quoi de bloguer ? » sur le très bon blog « Words And Sounds » - que vous devez déjà connaître, mais que je vous recommande au cas où cela ne serait pas le cas - je me disais, mais oui, cette fille a raison : « ça rime à quoi la musique à papa? ». Enfin, non, sa réflexion est plutôt typiquement féminine : trouvons un sens derrière chaque chose ! Nous, les hommes, sommes plus instinctifs, moins réfléchis. C'est sans doute pour ça que dans le landernau (je ne sais pas pourquoi, j'aime bien cette expression, sans doute parce que ça fait breton :-) des « indierockblogueurs », il y a surtout des mecs. Un mec est par contre bizarrement plus maniaque de classements en tout genre, surtout de classements complètement inutiles dans la vie de tous les jours. Pour ceux qui ne me croient pas, relisez donc Nick Hornby. Et je dois dire que je n'échappe pas à la règle, même si j'essaie de me soigner. J'ai, par exemple,

Top albums 2023

2023, fin de la partie. Bonjour 2024 et bonne et heureuse année à toutes et tous ! Je termine cette fois-ci un premier janvier, sur le fil, histoire de bien clôturer l'affaire, sans anticipation. Avant de vous dire qu'il s'annonce plein de bonnes choses musicalement parlant pour la nouvelle année, voici un récapitulatif de l'an dernier en 10 albums. 10 disques choisis le plus subjectivement possible, parce que ce sont ceux qui m'ont le plus emballé, le plus suivi pendant douze mois et qui je pense, me suivront le plus longtemps encore à l'avenir. 10- Young Fathers - Heavy, Heavy Ces jeunes pères de famille inventent une pop futuriste à partir de mixtures de TV On The Radio, Animal Collective ou autre Massive Attack. C'est brillant, novateur, stimulant, mais cela a parfois le défaut de ses qualités : notre cerveau est régulièrement en surchauffe à l'écoute de ces morceaux bien trop denses pour le commun des mortels, incapable de retenir autant de sons, d&