A l'heure où tout le monde écoute le dernier album de Beach House (non, pas vous ?), à juste titre il faut pourtant bien l'avouer, il serait quand même de bon ton de ne pas perdre de vue les nombreuses influences du groupe, et notamment les un peu trop méconnus Galaxie 500. Ils ont officié à la fin des années 80, début des années 90 et sont au moins responsables d'un excellent disque (même si les deux autres sont pas mal non plus), leur deuxième : "On Fire". Et si je parle subitement de ce groupe, c'est aussi parce que, à l'instar des Feelies l'année dernière, leurs albums vont bientôt resortir dans des versions remasterisées avec bonus et tutti quanti. Galaxie 500, c'était donc la douceur mélodique de Beach House ou de Mercury Rev alliée aux guitares un peu saturées des Feelies ou du Velvet, le tout avec un son parfois proche de My Bloody Valentine, époque shoegaze oblige. Bref, ce groupe avait tout pour réussir ... en 2010. Malheureusement, ils sont donc apparus trop tôt et c'est en réécoutant ce disque, l'autre jour, que je me suis dit que leur musique avait plutôt bien vieillie par rapport à celle de la plupart de leurs contemporains. Mais la vie est ainsi faite que l'on passe souvent à côté des bonnes choses dans l'instant pour les redécouvrir réellement quelques années après. Pourtant, ce n'est pas faute d'avoir essayé ! Leur leader, formidable guitariste, Dean Wareham, avait en effet poursuivi une carrière tout aussi exemplaire au sein des presque aussi bons Luna dans le courant des années 90, pour enfin disparaître aujourd'hui tout à fait, dans l'anonymat le plus complet ...
Tout ça pour dire que non, les années 80 n'étaient pas des années aussi pourries musicalement parlant, malgré ce que certains voudraient bien vous faire croire et cette série d'indispensables en ait le meilleur exemple. (et ce n'est bien sûr pas terminé!) Mais trêve de bavardage, je vous laisse en compagnie de quelques extraits de ce petit trésor qui je l'espère connaîtra bientôt une plus large diffusion qu'il mériterait amplement. De là à souhaiter maintenant la reformation du groupe ...
Vidéo de "Blue Thunder" :
Vidéo de "When Will You Come Home" :
Cela fait des années que je l'ai (et l'écoute). Je le trouve bourré de défauts à la longue, mais j'écoute toujours avec autant de plaisir ce Strange si troublant. Why's everybody acting funny? Why's everbody look so strange? C'est bien d'en entendre parler à nouveau.
RépondreSupprimerAh bon ? Bourré de défauts ? Tu es un peu sévère quand même !
RépondreSupprimerJe trouve au contraire qu'il se bonifie plutôt avec l'âge (d'ailleurs, si tu l'écoutes encore aujourd'hui, c'est un peu paradoxal, non ?). Même s'il subsiste ici et là quelques solos de guitare assez dispensables. Quant à "Strange", c'est aussi sans doute ma chanson préférée du lot ...
J'aime en dépit des faiblesses. Galaxie 500 décline le même morceau sous plusieurs versions, dans le même habillage approximatif. L'écriture musicale me paraît pauvre, mais cela me plait quand même, car on sent que leur but n'est pas de briller mais d'obtenir un simple effet: faire rêver.
RépondreSupprimerGALAXIE 500 : un de MES groupes cultes ! Je les ai découverts en 89 avec cet album justement. Je suis un fan absolu de Dean Wareham que j'ai rencontré avec LUNA en 99 à Lyon. J'ai toujours suivi sa carrière (et celle de Damon & Naomi) de près... Alors quand je lis "pour enfin disparaître aujourd'hui dans l'anonymat le plus complet..." je bondis ! Passe sur mon blog (et tape "Dean & Britta" ou "luna" dans le menu recherche) pour connaître ses multiples projets actuels...
RépondreSupprimerSouvenirs, souvenirs!
RépondreSupprimerCe sont des albums qui comptent dont on parle là.
Luna et Galaxy 500, plaisir!
@Matador : Oui, sans doute, c'est un peu le même morceau répété tout au long du disque, mais tant que c'est bon comme ça, moi, je prends. Et puis, on pourrait dire la même chose du dernier Beach House.
RépondreSupprimer@JP : Désolé, mais je pense que tu dois être l'un des seuls à continuer à suivre sa carrière, non ? Personnellement, je dois dire qu'après Luna, j'ai carrément décrocher ...
@Mmarsupilami : Oui, je maintiens quoi qu'en dise Matador. "On Fire" est un des plus grands disques des années 80 ...
N'empêche que j'aimerais quand même bien qu'il ressorte en vinyle. Je serais fier de l'encadrer celui-là. C'est une des pochettes qui incarne le mieux l'esprit indie selon moi.
RépondreSupprimer@ Matador : il n'y a pas QUE la pochette qui incarne le mieux "l'esprit indie" comme vous dites (et auquel vous semblez tenir, quoique...)
RépondreSupprimerComment alors en même temps, reprocher aux Galaxie 500 une "écriture musicale pauvre", un "habillage approximatif" etc ?! Ces caractéristiques, que vous SEUL jugez comme des "faiblesses" sont en effet constitutives du genre. Permettez-moi de rectifier : une écriture SIMPLE, une production DANS L'URGENCE, voilà les QUALITES de ce "On Fire" intemporel !
Tout cela résumé encore mieux dans le titre de leur 3e et dernier album en 90 : "THIS IS OUR MUSIC".
@ Vincent : serai-je l'un des seuls à m'intéresser encore à la carrière de Dean Wareham ?! Non, non : ses albums avec Britta Phillips se vendent (ainsi que son autobiographie) même en France ! Ils ont fait récemment aussi une tournée chez nous...
@JP,
RépondreSupprimerSon autobiographie est en effet disponible là :
http://www.amazon.fr/Black-Postcards-Memoir-Dean-Wareham/dp/0143115480/ref=sr_1_1?ie=UTF8&s=english-books&qid=1265648042&sr=8-1 (merci pour l'info!) avec en prime un joli commentaire d'un passionné. C'est pas toi, par hasard ? ... Non, je déconne ;-)
à JP (s'il repasse): faut-il admirer pour aimer?
RépondreSupprimer@ Matador : Evidemment NON ! On peut (même) émettre des réserves, voire critiquer dans un certain sens ce que l'on aime à la seule condition de le faire avec des arguments "pertinents". Or parler de "pauvreté de l'écriture musicale" à l'encontre d'un groupe qui a érigé la simplicité comme marque de fabrique, me semble inadéquat.
RépondreSupprimerBon, plus sérieusement (j'arrête de la jouer "fan outragé") je comprends la réserve que tu as émise. Désolé d'avoir été taquin. Nous sommes d'accord au moins sur le fait que "leur but n'[était] pas de briller mais de faire rêver".
Voilà qui m'aura au moins permis de découvrir ton blog de très belle facture : je vais l'explorer plus en détail.
@JP et Matador : quelle belle rencontre ! Si mon blog peut au moins servir à ça ;-)
RépondreSupprimerPutain excellent, un blog qui parle de Galaxie 500 et de "On Fire", leur grand œuvre !!!
RépondreSupprimer"On Fire", c'est le grand frère de "Teen Dream" & Co...
Matador n'a pas tord quand il dit que "On Fire" possède des défauts : le chant surtout n'est pas toujours très juste. Mais le reste est tellement énorme que je n'y prête plus attention. DISQUE CULTE OBLIGE !!!
ATTENTION : ne pas oublier que Dean Wareham, avec Britta Phillips, a sorti en 2003 le superbe "Sonic Souvenirs EP" produit par.........................l'ex Spacemen 3 Sonic Boom !!! Et au dernier Primavera Sound Festival, j'ai vu dans la programmation "Dean Wareham play Galaxie 500".
J'ai l'impression que ces dernières années les réhabilite 1 peu, tout comme les géants méconnus de Loop (en 2009 est sorti un triple cd de leurs travaux) et les incontournables Spacemen 3 réédités aussi !!
"..leur but n'était pas de briller mais de faire rêver....". Apporter du rêve, quelle plus noble mission, en apparence futile mais ô combien indispensable, dans notre société actuelle...
Et oui, les années 80' n'étaient pas aussi pourries que l'on pourrait le croire (moi le premier). D'ailleurs, je suis en pleine période de réévaluation de celles-ci.
A + +