C'est grâce aux Transmusicales de Rennes que j'ai connu Billy Nomates. Enfin, grâce à l'ex-programmation du festival, puisque comme beaucoup de bonnes choses en ce moment, elle nous sera finalement interdite. Il nous reste donc la musique, accessible en ligne. Cette jeune chanteuse originaire de Bristol, à la coiffure mulet, est dans la droite lignée de ses parrains les Sleaford Mods qui viennent ici prêter mains fortes sur "Supermarket Sweep". Comme échange de bons procédés, elle est en retour invitée sur le nouveau disque du célèbre duo de Nottingham à paraître l'année prochaine. Si le fond est aussi personnel, évoquant des thèmes bien actuels : le racisme ("Fat White Man"), l'écologie ("Hippy Elite"), le harcèlement ("No"), la précarité ("Happy misery"), la forme est nettement plus mélodique que celle de ses aînés. On pense aussi à du The Fall épuré. Bristol oblige, on retrouve Geoff Barrow, monsieur Portishead, à la production.
Bref, Billy Nomates a bien su s'entourer et le résultat est à la hauteur. Des petites rythmiques synthétiques, des textes plus scandés que réellement chantés, quelques instruments ajoutés avec parcimonie pour des mini tubes lo-fi qui imprègnent rapidement le ciboulot. Voilà Billy Nomates en porte-parole affiché de cette fameuse "majorité silencieuse"("Forgotten Normal People yeah we ainʼt all born equal" sur "FNP"), expression fourre-tout dont les gens se servent pour faire référence à tout et surtout n'importe quoi, du moment que ça aide leur argumentation. Espérons cette fois-ci qu'elle se fera réellement entendre. "I dance upon your deals. I dig my dirty heels. 'Cause there's nothing in this world. That isnʼt mine". En tout cas, avec elle, la révolution est en marche, euh, sur la bonne voie.
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