Accéder au contenu principal

Billy Nomates - Billy Nomates


C'est grâce aux Transmusicales de Rennes que j'ai connu Billy Nomates. Enfin, grâce à l'ex-programmation du festival, puisque comme beaucoup de bonnes choses en ce moment, elle nous sera finalement interdite. Il nous reste donc la musique, accessible en ligne. Cette jeune chanteuse originaire de Bristol, à la coiffure mulet, est dans la droite lignée de ses parrains les Sleaford Mods qui viennent ici prêter mains fortes sur "Supermarket Sweep". Comme échange de bons procédés, elle est en retour invitée sur le nouveau disque du célèbre duo de Nottingham à paraître l'année prochaine. Si le fond est aussi personnel, évoquant des thèmes bien actuels : le racisme ("Fat White Man"), l'écologie ("Hippy Elite"), le harcèlement ("No"), la précarité ("Happy misery"), la forme est nettement plus mélodique que celle de ses aînés. On pense aussi à du The Fall épuré. Bristol oblige, on retrouve Geoff Barrow, monsieur Portishead, à la production. 
Bref, Billy Nomates a bien su s'entourer et le résultat est à la hauteur. Des petites rythmiques synthétiques, des textes plus scandés que réellement chantés, quelques instruments ajoutés avec parcimonie pour des mini tubes lo-fi qui imprègnent rapidement le ciboulot. Voilà Billy Nomates en porte-parole affiché de cette fameuse "majorité silencieuse"("Forgotten Normal People yeah we ainʼt all born equal" sur "FNP"), expression fourre-tout dont les gens se servent pour faire référence à tout et surtout n'importe quoi, du moment que ça aide leur argumentation. Espérons cette fois-ci qu'elle se fera réellement entendre. "I dance upon your deals. I dig my dirty heels. 'Cause there's nothing in this world. That isnʼt mine". En tout cas, avec elle, la révolution est en marche, euh, sur la bonne voie.



Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Beak - >>>>

A peine remis du magnifique concert de Beth Gibbons, que nous apprenions la sortie surprise d'un nouvel album de Beak, groupe de Geoff Barrow depuis 2009 et la fin (?) de Portishead. Beak a la bonne idée d'intituler ses disques d'un " > " supplémentaire à chaque fois - on en est au quatrième - , comme pour dire que la formation est en constante progression, ce qui est assez vrai, tellement cette nouvelle mouture impressionne d'emblée. Les deux premiers titres, " Strawberry Line " et " The Seal " fixent la barre très haut. La production est toujours impeccable, avec une rythmique bien mise en avant, rappelant bien sûr le krautrock dont on sait que Barrow est amateur depuis " Third " chef d'oeuvre indépassable de Portishead, ce chant distant et ces chansons qui progressent lentement, créant ce climat de tension constante, dans l'attente de ce qui va suivre. La suite, moins immédiatement renversante, plus lancinante, nous

Nick Cave & The Bad Seeds - Wild God

  Il y a eu un tournant dans la carrière de Nick Cave : " Push The Sky Away " en 2013. Avant ce disque, le chanteur australien était cantonné aux seuls amateurs de rock indépendant ou presque. Il y a bien eu quelques percées commerciales comme celles du vénéneux et romantique " Where The Wild Roses Grow " en 1995 mais c'était surtout parce qu'il chantait en duo avec sa très iconique compatriote Kylie Minogue. En tout cas, rien qui ne suffise à le hisser au panthéon du rock, comme c'est le cas aujourd'hui. Sa musique fait aujourd'hui une quasi unanimité et surtout ses disques sont chroniqués partout, jusque dans les rares pages culture de Figaro Madame. Je ne saurais expliquer un tel phénomène. Il y a peut-être plusieurs raisons. J'en lâche ici quelques unes : la reprise dès l'an 2000 de son sublime " The Mercy Seat " par Johnny Cash, comme une validation en bonne et due forme de l'importance de sa carrière et de son influenc

Lucie

L'autre jour, en lisant l'article intitulé « ça rime à quoi de bloguer ? » sur le très bon blog « Words And Sounds » - que vous devez déjà connaître, mais que je vous recommande au cas où cela ne serait pas le cas - je me disais, mais oui, cette fille a raison : « ça rime à quoi la musique à papa? ». Enfin, non, sa réflexion est plutôt typiquement féminine : trouvons un sens derrière chaque chose ! Nous, les hommes, sommes plus instinctifs, moins réfléchis. C'est sans doute pour ça que dans le landernau (je ne sais pas pourquoi, j'aime bien cette expression, sans doute parce que ça fait breton :-) des « indierockblogueurs », il y a surtout des mecs. Un mec est par contre bizarrement plus maniaque de classements en tout genre, surtout de classements complètement inutiles dans la vie de tous les jours. Pour ceux qui ne me croient pas, relisez donc Nick Hornby. Et je dois dire que je n'échappe pas à la règle, même si j'essaie de me soigner. J'ai, par exemple,