Balayer les promesses ? En tout cas, nous voilà retournés de plein pied, avec cette nouvelle formation originaire de Boston dans le post-punk arty de la fin des années 70. On pourrait penser à un énième ersatz de ce genre archi-rebattu. Mais il se dégage une telle énergie, de telles mélodies marquantes de ce "Hunger for a way out" que les doutes sont justement rapidement balayés. C'est le genre de petit bonbon sucré qu'on pourrait dévorer inlassablement. J'ai découvert cet album grâce au disquaire parisien "Pop culture shop" via la très belle initiative du webzine Section 26 de demander à quelques disquaires indépendants de nous faire part de leurs coups de coeur du moment, histoire de nous démontrer, si besoin était, que leur métier a encore un sens. Bah, oui, quoi, on a beaucoup parlé des libraires et des livres lors de ce reconfinement. De leur "première nécessité". Et la musique dans tout ça ? Est-on obligé d'écouter ce dont nous abreuvent les radios à longueur de journée ? Alors, oui, bien sûr, de moins en moins de monde achète encore des disques. La musique est de plus en plus dématérialisée et même accessible gratuitement. La moyenne d'âge des clients des disquaires est en hausse. Quel devenir pour ce métier, ce marché (oh, le vilain mot) ? Quelle valeur aura demain notre collection de disques ? L'acheteur passionné n'a, au final, que faire de ces considérations. Ce n'est évidemment pas le cas de celui qui en vit, obligé de faire avec. Ne pourrait-on pas envisager comme le proposait intelligemment Kim dans un très intéressant article paru sur Benzine une sorte d'abonnement aussi pour les disquaires ? Avec plusieurs formules : une pour les achats physiques par exemple, une autre juste pour les recommandations. Pourquoi un monde où les conseils en marketing se paient au prix fort quand les conseils musicaux sont gratuits ? Je dis ça, je dis rien.
A peine remis du magnifique concert de Beth Gibbons, que nous apprenions la sortie surprise d'un nouvel album de Beak, groupe de Geoff Barrow depuis 2009 et la fin (?) de Portishead. Beak a la bonne idée d'intituler ses disques d'un " > " supplémentaire à chaque fois - on en est au quatrième - , comme pour dire que la formation est en constante progression, ce qui est assez vrai, tellement cette nouvelle mouture impressionne d'emblée. Les deux premiers titres, " Strawberry Line " et " The Seal " fixent la barre très haut. La production est toujours impeccable, avec une rythmique bien mise en avant, rappelant bien sûr le krautrock dont on sait que Barrow est amateur depuis " Third " chef d'oeuvre indépassable de Portishead, ce chant distant et ces chansons qui progressent lentement, créant ce climat de tension constante, dans l'attente de ce qui va suivre. La suite, moins immédiatement renversante, plus lancinante, nous
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