Chapi Chapo, c'était dans les années 70, une série d'animation française pour jeunes enfants créée par deux Italiens dont le générique était l'oeuvre de François de Roubaix. D'enfants, il est aussi ici question. Chapi Chapo est le projet du finistérien Patrice Elégoët qui consiste à faire de la musique à partir de jouets, anciens de préférence. On croirait entendre un joyeux bordel de sons provenant de Sega, Amstrad, Atari, claviers Bontempi ou autres instruments Fisher Price. (c'était ma phrase publicitaire recensant le maximum de marques possibles). Mais tout ça est intelligemment mis en musique. On n'est pas à une quelconque fête d'anniversaire régressive façon "Gloubi Boulga Night". Pour ce nouvel album, Elégoët a fait appel à pas mal d'invités pour venir pousser la chansonnette. Sur "When we was older", c'est le chanteur australien Maxwell Farrington du groupe de punk Briochin Dewaere qui s'y colle et on pense à du Dan Deacon vintage. Il y a d'autres artistes vivant en Bretagne : la rockeuse rennaise d'adoption Laetitia Sheriff et Tiny Feet alias Émilie Quinquis, la rennaise d'origine qui habite maintenant avec son mari Yann Tiersen sur l'île d'Ouessant. Mais désolés les bretons (dont je fais partie), ce sont les morceaux chantés par les étrangers qui sont les plus marquants : Jad Fair d'abord, le leader de Half Japanese, et précurseur d'un punk-folk lofi fait à la maison avant même un certain Daniel Johnston dont il fut proche et G.W. Sok, chanteur des vétérans punks néerlandais de The Ex pour respectivement "It's fate" et "no no no no", ludiques en diable.
Rachel Horwood est illustratrice et membre de divers groupes comme Trash Kit. Malgré son titre, la mélodie simple et entêtante de "The hurdles" franchit aisément tous les obstacles. Troy Von Balthazar, ancien leader de Chokebore, largue définitivement les guitares électriques de son ancien groupe sur un nostalgique "Old toys" pour un final apaisant. L'album sort en ce début décembre, juste à temps pour les fêtes de fin d'année, sans doute déjà trop tard pour apparaître dans les bilans de 2020 déjà largement disponibles en ligne. Le mien attendra encore un peu, le temps de digérer une année bien particulière et plus riche qu'il n'y paraît.
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