La période des classements de fin d'année bat déjà son plein (là, là ou encore là). L'occasion pour moi de piocher à droite, à gauche, ce que j'aurais oublié ou tout simplement de réévaluer des disques un peu vite négligés. Celui de Perfume Genius fait partie de cette deuxième liste. Il faut dire que le gars partait avec un à priori négatif : un duo avec la crispante Christine and the Queens, un maniérisme un peu trop appuyé pour une pop d'apparence mainstream et sans danger. L'écoute plus attentive au casque de ce "Set my heart on fire immediately" m'a rapidement fait changer d'avis. L'ensemble est très travaillé, impressionnant de maîtrise, voix comme instrumentations et on passe par beaucoup de styles différents. Bref, voilà un album qui pour moi, mérite amplement sa place dans la plupart des tops albums 2020. Pourtant, je me rends compte qu'à l'inverse d'il y a encore une dizaine d'années, je trouve très peu mon compte dans ces classements. Je dois vieillir. La musique à papa porte de mieux en mieux son nom. Mais alors, la musique de Perfume Genius ? Ça doit être mon désir inconscient de vouloir rester jeune, dans le coup, de vivre avec la musique de mon temps - ouh, la vilaine expression. Non, c'est juste que ce disque, sans doute le plus abouti de son auteur, charrie un torrent d'émotions, nous embarque tout de suite avec lui en balayant tous nos préjugés. On n'y voit bientôt que sa beauté pure, belle et universelle. Et au diable, les barrières. Elles sont faites pour être surmontées.
A peine remis du magnifique concert de Beth Gibbons, que nous apprenions la sortie surprise d'un nouvel album de Beak, groupe de Geoff Barrow depuis 2009 et la fin (?) de Portishead. Beak a la bonne idée d'intituler ses disques d'un " > " supplémentaire à chaque fois - on en est au quatrième - , comme pour dire que la formation est en constante progression, ce qui est assez vrai, tellement cette nouvelle mouture impressionne d'emblée. Les deux premiers titres, " Strawberry Line " et " The Seal " fixent la barre très haut. La production est toujours impeccable, avec une rythmique bien mise en avant, rappelant bien sûr le krautrock dont on sait que Barrow est amateur depuis " Third " chef d'oeuvre indépassable de Portishead, ce chant distant et ces chansons qui progressent lentement, créant ce climat de tension constante, dans l'attente de ce qui va suivre. La suite, moins immédiatement renversante, plus lancinante, nous
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